samedi 21 février 2015

Thakhek - The Loop !



Moi qui trouvais qu'il était difficile de se mêler aux locaux au Laos.. Et bien j'ai été servie !

Tout a bien commencé samedi. Notre transfert à la station de bus est arrivé à l'heure pour prendre le bus de 10h. Nous sommes 5 à partir ensemble. Encore une slow boat crew: Rosh, Abie et Sinead (deux soeurs anglaises), Celine et moi. Le Tuk Tuk qui nous emmène, s'arrête plusieurs fois en chemin pour récupérer d'autres touristes. Au total, nous serons 15 à arriver à la gare routière pour avoir la mauvaise surprise d'apprendre que le bus de 10h n'existe pas. Nous avons du mal à nous faire comprendre des locaux. Après qq échanges sans queue ni tête, on finit par nous montrer un bus qui semble t il passe à Thakhek. L'heure de départ est en revanche incertaine. On nous distribue de nouveaux billets qui bien sûr ne nous aident pas à en savoir plus car écrits en laotien. Les panneaux de la gare indiquaient un bus prévu à midi. Nous partirons finalement à 11:10. Et là, commence la véritable expérience du bus local laotien. Nous avons, tout d'abord, bien fait de mettre nos bagages en soute tout de suite. Une fois les soutes pleines, c'est sur le toit que sont placés les bagages. Ils vont même jusqu'à y mettre des scooters !!

Très rapidement, il y a clairement plus de passagers que de sièges disponibles. Pas de souci, un employé de la société de bus qui fait le trajet avec nous sort des tabourets en plastique. Lorsque nous quittons Vientiane, il n'y a encore que 3-4 personnes dans le couloir. 

Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.. Le bus va s'arrêter dans chaque village traversé, pour prendre des nouveaux passagers. Au pic, il y a bien dû y avoir une vingtaine de personnes dans le couloir.. Plusieurs fois le contrôleur de billets nous enjambe en marchant sur nos sièges.

Qui dit trajet en bus dit aussi pause pipi, et bien au Laos le bus s'arrête tout simplement en bordure de route, au milieu de nulle part, de préférence au bord d'une forêt afin que ceux qui le souhaitent puissent aller se soulager dans la nature à l'abri du regard des autres passagers..

Quant à la pause déjeuner, nous aurions pû faire preuve d'un minimum de sens de l'observation. Il est vrai que les passagers laotiens avaient tous leur casse croûte. Nous aurions dû acheter un sandwich avant de partir. Nous avons eu la confirmation qu'il n'y aurait pas de stop bouffe lorsque, vers 13h, deux femmes sont entrées dans le bus chargées d'un plateau plein de brochettes et d'un gros tas de riz. Pendant que le bus continuait à rouler, elles s'occupaient de leur petit commerce en hurlant comme si elles travaillaient au marché. Nous ne nous sommes pas laissées tenter... Peut être que les crachas de ma voisine de gauche m'ont coupé l'appétit..

Vers 16h, nous faisons enfin une pause devant ce qui ressemble à un resto. Le menu sera sommaire: épi de maïs et épi de maïs. Dix minutes chrono et c'était reparti. Apres qq arrets pour prendre des passagers supplémentaires (certains n'avaient même plus de tabouret), nous sommes enfin arrivés. Nous aurons mis 6h pour faire 160km.


Apres qq galères pour trouver une guest house, nous finissons par partager une chambre pour deux, à 4 avec deux canadiens rencontrés dans le bus. J'aurais jamais partagé autant de chambre avec des inconnus..

Tahkekh est une ville un peu fantôme. Les touristes viennent surtout pour l'escalade ou, comme nous, pour partir faire la fameuse "loop". Il s'agit d'une balade de 3-4 jours en moto qui traverse des paysages époustouflants, permet de visiter de nombreuses grottes, de se baigner dans des lacs et de voir des cascades.

Le tout sur 400km environ.

Il était donc grand temps d'apprendre à conduire une 125. C'est moins cher et ça a souvent plus de reprise. Ce qui peut être pratique sur route défoncée. Après qq début hésitants, j'avais la chose bien en main au bout d'une petite heure.

La route est splendide. On a envie de faire des pauses photos toutes les 5 minutes. Les montagnes ont des formes incroyables ici. C'est un peu la baie d'Halong mais sur terre.

On s'arrête plusieurs fois dans les villages pour voir le vrai Laos. Les habitants nous accueillent avec le sourire, les enfants nous disent bonjour:"sabadee! sabadee!".. en riant. Etant parties un peu tard, nous n'avons eu le temps de faire qu'une seule grotte le premier jour mais elle était sympa. Une riviere passe à l'interieur. Nous nous sommes d'ailleurs permis "d'emprunter" les barques qui étaient amarrées dans la grotte. Et c'est armés de nos tongues que nous avons ramé afin de decouvrir un peu plus les profondeurs de la grotte. Un peu d'adrénaline tout de meme.. L'impression bizarre d'être dans les entrailles de la terre.







Le soir nous sommes arrivés dans un petit coin de paradis. "Sabadee" une auberge de jeunesse située au bord d'un lac. Déjà tu peux y jouer aux boules en dégustant un pastis. Mais en plus, ils proposent chaque soir un barbecue. Ensuite tout le monde se rassemble autour d'un feu de bois. Et si qq'un a une guitare, c'est le summum !

Nous y avons rencontré un groupe d'israéliens hyper sympa avec qui nous passerons plusieurs jours.



La journée du lendemain est chargée. Nous partons tôt. Le début de la route est magique. C'est comme si la montagne avait poussé dans le lac, créant plein de petits points d'eau que l'on découvre avec émerveillement au détour d'un virage. De multiples carcasses d'arbres restent fièrement debout au milieu de l'eau. On zigzague à travers ce paysage enchanté. Puis arrive la partie corsée de la balade. 40 km de piste. Ils sont actuellement en train de construire la route. On se met donc en mode moto de combat: un masque sur le nez et la bouche. Ca secoue pas mal mais on s'en sort comme des chefs avec seulement une glissade à déclarer pour Abie et Sinead.

Après un passage éclair dans un temple,(difficile d'échapper à Bouddha dans ce pays), nous partons à la recherche d'une piscine naturelle que peu de gens trouvent car rien n'est indiqué et peu d'habitants parlent anglais. Nous ne serons malheureusement pas plus malins que les autres. Impossible de trouver l'endroit et le ciel commence à se faire menaçant. Les premières gouttes commencent à tomber. Une pluie s'arrête rarement  à qq goutes en Asie.. Nous attendrons donc patiemment que ca passe à l'abri dans un bar. Une demi heure après le soleil réapparaît.

Nous sommes affamés. Il est temps de trouver un resto. Nous traversons qq villages et tentons notre chance chez une grand mere assise devant son échoppe. Elle ne parle pas un mot d'anglais donc nous devons lui faire confiance pour le menu. Une intervention de Rosh nous a tout de même éviter les pieds de poulet et les anguilles dans notre délicieuse soupe de nouilles.

Nous finirons la journée au bord d'une cascade avec une bonne séance de méditation supervisée par Rosh.








Le troisième jour de la boucle, nous avons rejoint le principal point d'intérêt de la région: la grotte Kong Lor. Après 40 km de routes incroyables, à slalomer entre vaches, poules et cochons, avec des vues magnifiques sur des rizières verdoyantes et des montagnes aux formes exceptionnelles, nous arrivons sur le site. Il faut ensuite enfiler de magnifiques gilets de sauvetages et sa lampe frontale. La visite se fait en bateau. La rivière passe littéralement sous la montagne sur 7 km. Le pilote du bateau est impressionnant. Il pourrait certainement faire le chemin les yeux fermés. Il fait noir complet et il navigue à la frontale. Il gère les virages dans les galeries avec une précision déconcertante. Nous passons des mini cascades. Il faut parfois pousser le bateau resté coincé sur un banc de sable ou prendre de l'élan afin de forcer des passages un peu étroits. A l'intérieur de la grotte se trouve une énorme "salle" dans laquelle des lumières on été installées afin de pouvoir admirer les stalactites et stalagmites géants. Ils y ont installé un petit temple.

La traversée de la grotte permet de rejoindre un petit village dans lequel nous nous sommes posés un moment. L'aller retour fait 14km. Il nous a fallu 3h !

Définitivement la plus grosse grotte jamais vu de ma vie ! Vietnamiens et laotiens s'y cachaient pendant la guerre.









Les choses se sont ensuite malheureusement gâtées. Il n'y a pas de voyage sans incident.. Tout à d'abord commencé par un pneu crevé sur la moto de Céline. Ce n'est pas un problème, il y a des garages à moto tout au long du chemin. En 10 minutes c'était réglé. Cependant le mec a certainement trop gonflé le pneu car il a littéralement explosé 30 minutes plus tard. Céline a eu les bons reflexes et beaucoup de chance. Elle s'en sort avec quelques brûlures et de bons bleus.

Nous l'avons soigné au bord de la route et sommes parvenus à arrêter un pick up sur la route afin de chargé la moto et emmener Celine dans la ville où nous souhaitions passer la nuit. Rosh, Abi et moi finirons les 30 dernier km à parcourir, de nuit. Nous ne dépasserons pas les 40km/h... Par chance, nous nous retrouvons dans la même guesthouse que les israéliens rencontrés plus tôt. Nous partageons un bon apéro pour nous remettre de nos émotions.


Le lendemain, Rosh et moi nous sommes chargés des réparations de la moto. Retour au garage. En à peine une heure, la moto était sur pied, phares, pneu et freins réparés.

Nous avons ensuite mis Celine et sa moto dans un bus pour Thakhek puis nous avons pris la route à deux, le reste de la troupe étant partis deux heures plus tôt en direction du Blue Lagoon. Nous voulions les rejoindre afin de pouvoir enfin se baigner quelque part. Mais c'était sans compter sur la pluie qui s'est mise à tomber à peu près cinq minutes après notre départ.. Nous avons ainsi conduit 2h sous la pluie jusqu'à l'intersection pour le blue lagoon. L'état du ciel n'indiquait rien de bon et la route pour le lagoon n'etait qu'une piste de terre. Nous avons donc décidé de rejoindre directement Thakhek. Tant pis pour la baignade. Sécurité avant tout !

Bien évidemment en arrivant à Thakhek un grand ciel bleu nous attendait et durera tout l'après midi...

Nous retrouvons le groupe au complet le soir et décidons de partir tous ensemble pour les 4000 îles à la frontière du Cambodge. Nous sommes 11: Rosh, Abi, Sinead du slow boat, les israeliens Maya, Leon, Nati et Roy, et une australienne Laura. Céline a alors la brillante idée de louer un mini van. Notre loueur de moto a un van pour 15. Nous trouverons donc deux américains Jeff et Greg et une Française Lisa, plus tard dans la soirée, pour compléter l'équipe de choc! 


Depart prévu à 14:30 le lendemain. Leon, Nati, Roy et moi profiterons de la matinée pour faire de l'escalade dans un des spots réputés du coin. Nous avons passé un super moment même s'il s'est terminé par une chute de Roy de 1,5m. Plus de peur que de mal heureusement. Nous avons également encore crevé un pneu. A croire que le sort s'acharne... Décidément "the loop" aura été une sacrée aventure. Nous y avons rencontré des gens supers, vus un peu plus du vrai Laos, loin des villes remplies de backpakers. La nature vaut vraiment le détour et faire la route à moto donne un sentiment de liberté assez fou. Mais nous avons aussi réalisé qu'il faut redoublé de vigilence, le matériel étant malheureusement souvent de mauvaise qualité..






Ne vous inquiétez pas pour autant. Le moral est bon. Tout le monde va bien. Nous sommes maintenant arrivés aux 4000 iles après 6h de mini van dans une ambiance de feu! À 22h nous avons traversé un village où la fête du nouvel an chinois battait son plein. Puis nous nous sommes entassés dans un bateau pour traversé jusqu'à l'île de Don Det. Le bateau nous a posé sur une plage où un grand feu brûlait au milieu d'un cercle de back pakers.

Nous y retrouvons les canadiens qui avaient partagés notre chambre à Thakhek ainsi que d'autres voyageurs croisés en route.

La soirée sera bien arrosé. En plus de l'anniversaire de Nati, nous avions tous envie de célébrer le fait que nous avions survécu à la boucle ;-)


Hier nous sommes partis en bateau nous poser sur une plage jusqu'au coucher du soleil.


Les prochains jours vont être calmes. Velo, kayak et plage résument assez bien les activités au programme.


Plein de gros bisous. 

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