jeudi 29 janvier 2015

L'envolée birmane


23 janvier

Nous n'avons finalement pas vraiment réussi à rester tranquille et heureusement car la journée a été pleine de surprises. Celine et moi avons décidé de louer des vélos afin de continuer à explorer la région. Nous sommes allées nous perdre dans les petits chemins de terre au nord est du lac. Nous y avons trouvé une grotte de méditation qu'un moine nous a fait visiter dans ses moindres recoins. Certaines salles ne sont accessibles qu'en rampant et ne permettent de méditer qu'une heure avant de manquer d'oxygène.. Un peu plus loin alors que nous nous apprêtions à visiter un temple, un moine nous interpelle et nous invite à le suivre. Nous voici donc chez lui, à boire le thé dans une grotte qui lui sert de maison depuis 20ans. La communication n'est pas forcément évidente car il ne parle pas très bien anglais mais ce moment est incroyable. Nous continuons notre route et traversons des villages de fermiers, des champs de cannes à sucre, des décharges à ciel ouvert :-(. Comme beaucoup de pays d'Asie, il y a un vrai problème de gestion des ordures. Les paysages sont souvent gâchés par des amas de déchets qui longent les routes, recouvrent entièrement les rivières ou pourrissent les forêts. En plus du peu de conscience écologique de la population, il n'y a aucun système de ramassage d'ordure organisé par le gouvernement. C'est un massacre et c'est bien dommage. J'espère qu'ils se réveilleront rapidement car la quantité de plastique qui jonche le sol et les cours d'eau est impressionnante.

Après une pause déjeuner dans un petit boui-boui en bord de route, la fille du propriétaire nous invite à visiter la ferme familiale qui travaille la canne à sucre. Elle nous explique tout le processus qui mène à l'extraction du jus qui sert ensuite à la fabrication du sucre. Nous goûtons plusieurs échantillons aux couleurs douteuses mais au goût délicieux.

Nous rejoignons ensuite Sophie et Frederic qui sont retournés chez le producteur de vin, visité la veille, pour profiter une dernière fois de la vue sur le lac. Nous y passerons la fin de l'après midi avant de leur dire au revoir. Nous les recroiserons sûrement au Cambodge.

Nous retrouvons ensuite Vid (le Slovène) à l'hôtel et prenons, tous les 3, le bus de nuit pour Bagan. Cette fois, pas de bus VIP avec sièges inclinables hyper confort, couvertures et petit panier repas. La route secoue pas mal mais nous parvenons à dormir qq heures.




24 janvier

Nous sommes arrivés à 4h du mat'. Afin d'éviter de payer une nuit d'hôtel pour qq heures, nous décidons de partir direct pour un des highlights du coin: le lever de soleil depuis un temple. Le gros challenge est de dégoter un temple pas trop prisé par la horde de touristes et sur lequel il est possible de grimper pour prendre de la hauteur et accéder à une vue dégagée sur cette plaine de plusieurs dizaines de km carrés parsemée de temples. C'est donc armés de nos lampes frontales que nous partons à pied, dans la nuit noire, à la recherche de notre temple idéal. Après une bonne heure de marche dans le calme de la nuit, nous jetons notre dévolu sur un énorme temple à l'air désert. Nous sommes accueillis par des chiens errants (il y en a des milliers au Myanmar). Pas très rassurés, nous prenons notre courage à deux mains et partons à l'exploration du temple. Les gardiens qui dormaient à même le sol, nous indiquent les escaliers bien cachés qui permettent d'atteindre les étages supérieurs. Passé l'escalier couvert de fientes de chauve-souris, nous nous retrouvons dans une enclave tout juste assez grande pour nous trois avec une vue incroyable sur Bagan. Le soleil se lèvera peu de temps après. Encore un moment magique! Les couleurs sont incroyables. Les temples apparaissent au fur et à mesure que le jour se lève. Il y en a des milliers (4000 exactement, dont 2300 ont été rénovés). Et là, surprise! Une première montgolfière apparaît, puis deux, puis quatre. Elles seront 19 à passer lentement devant nos yeux ébahis ! Nous ne le savons pas encore mais demain ce sera notre tour...

Après toutes ces émotions nous commençons la découverte de la plaine de Bagan. Autant vous dire qu'à pied c'est très limité. Les distances sont énormes.

Ayant chacune reçue en cadeau le survol en montgolfière, nous partons nous occuper de la resa en priant pour que ce ne soit pas complet. Comme tout se passe à merveille depuis le début de l'aventure, nous obtenons des billets pour le lendemain. L'excitation est à son comble ! Vid, trop jaloux, craquera un peu plus tard.

Après une bonne sieste il est temps de partir pour le deuxième highlight du coin: le coucher de soleil sur un temple. Nous décidons cette fois de suivre les recommandations du Lonely Planet. Il y aura plus de monde mais rien pour gâcher la fête. La magie des couleurs opère. Je ne sais toujours pas ce que je préfère entre le lever et le coucher de soleil. J'ai le droit de dire les deux ???





25 janvier

Réveil à 5:30 ! Mais on s'en fout, on va faire de la montgolfière !!!! (À lire en chantant). Un mini bus vient nous chercher à l'hôtel. Il fait encore nuit noire. On nous offre le thé et le café dans un champ. Nous sommes regroupés par quinzaines derrière ce qui ressemble fortement à un gros panier. Le soleil se lève lentement et l'énorme toile du ballon commence à apparaître, étendue sur le sol. Après un briefing sécu, le gonflage commence. Nous attendons sagement mais impatiemment quand même, que notre ballon soit debout. Et c'est parti nous montons dans un magnifique panier en osier. Nous sommes 17 à bord avec le pilote. Le panier est parfaitement compartimenté afin que personne ne se gêne. Notre compartiment est pour 4 personnes: Céline, Vid, moi et Michel, un ancien dessinateur d'avions qui a travaillé toute sa vie pour Airbus. Il ressemble un peu à Antoine (Atol les opticiens). Nous sommes la troisième montgolfière à partir. C'est parfait ! Nous aurons un paysage dégagé devant et le spectacle des autres montgolfières derrière.

Décollage tout en douceur. J'ai dû arrêter de respirer un moment. C'est tellement beau. Nous volons d'abord assez bas, voire même très près des arbres et des temples. La direction du vent est plus favorable à cette altitude. Puis nous prenons de la hauteur et réalisons alors pleinement l'étendue de Bagan. À perte de vue, une plaine verdoyante et des milliers de temples ocres, tous plus beaux les uns que les autres. Les montgolfières ajoutent définitivement au spectacle indescriptible qui se passe devant nos yeux.

Nous ne savons où donner de la tête: les couleurs du ciel au lever du jour, les temples, les ombres des montgolfières, les villages avec leurs habitants qui nous saluent d'en bas, les pauses selfies pour le souvenir. Je voudrais que le temps s'arrête un moment. L'heure de vol passe évidemment en deux secondes. Le pilote nous demande de nous asseoir pour l'atterrissage. De nouveau tout se passe en douceur. Puis c'est autour d'un petit déjeuner Champagne, et, comble du luxe, de croissants que nous partagerons nos émotions avec le pilote et le reste de l'équipage. Le retour à l'hôtel se fait à bord d'un magnifique bus de style anglais recouvert de boiseries. Très chic ce début de matinée..

Nous passerons le reste de la journée à visiter un peu plus Bagan mais en vélo cette fois ci. C'est assez physique car à part deux routes principales, l'accès aux temples se fait par des pistes de sable. Nous laissons parfois le vélo un moment, pour passer d'un temple à l'autre à travers champs.

Chaque temple contient au moins un bouddha. Les plus gros temples en comptent en général 4. Les fresques qui recouvrent toujours les murs de certains édifices après plus de 800 ans parfois sont magnifiques. Elles ont résisté aux nombreux tremblements de terre qui ont fortement touché la région alors que les murs et les tours des temples ont dû être restaurés à maintes reprises au fil des siècles.

Le soir, sur les recommandations de Joan, un américain rencontré à l'auberge de jeunesse, nous assistons au coucher de soleil depuis un bateau. On ne s'en lasse pas..












26 janvier

Dernier jour à Bagan. Afin de tester tous les moyens de transports, nous louons 3 scooters électriques qui nous permettrons de nous enfoncer encore plus loin dans les terres. Nous avons fait un sacré tour, avec des passages plutôt proches du moto cross que de la balade en scooter. Du coup, nous avons croisé peu de monde. Nous avons même eu la chance de trouver le gardien des clés d'un temple. C'est un des grands jeux de Bagan car de nombreux temples sont fermés par sécurité ou par soucis de conservation. Il faut donc chercher la personne qui a les clés et qui peut autoriser l'entrée. Le temple en question contenait de magnifiques fresques et une belle terrasse supérieure pour une nouvelle et dernière vue incroyable sur Bagan.

Il était ensuite temps de déjeuner (à 16h puisqu'il n'y a plus d'heure fixe en voyage..) avant de prendre la route pour Mandalay. Ils ne restaiet malheureusement que les places du fond dans le mini bus et la route était principalement faite de pistes. Nous avons littéralement passé 4h à sauter sur notre siège... Vid, qui a choisi de prendre le bateau, nous rejoindra demain soir. La traversée prend 11h! Nous avons pensé à l'accompagner mais le prix nous dissuadera.




27 janvier

La journée commence lentement. Nous avons donc qu'un après midi pour visiter Mandalay. Histoire de voir un maximum de choses en très peu de temps, nous décidons de louer un scoot. Ce n'est pas très courant en Birmanie. Du coup, il nous faut bien 45 minutes de marche avant de trouver un loueur. Et là, échec cuisant, pas de scoot automatique et aucune de nous deux n'a déjà essayé le scooter à vitesses. Après un mini brief d'utilisation de la part du loueur pas très rassuré, Celine teste l'engin. Elle se débrouille plutôt bien. Mais comme nous sommes des femmes plutôt prudentes, nous décidons que nous apprendrons plus tard, à la campagne par exemple, loin du traffic d'une ville que l'on ne connaît pas et où il n'y a pas vraiment de code de la route. Nos mamans peuvent être fières de nous ;-) pas de prises de risques inutiles!

Le proprio, un occidental, nous propose gentiment de monter à l'arrière de son pick-up et de nous déposer dans une guest house qui pourra nous organiser un tour de la ville pour pas trop cher. Notre premier foirage n'aura donc pas duré trop longtemps. Nous voici rapidement dans un taxi avec un charmant chauffeur qui nous baladera jusqu'au coucher de soleil.

Nous visiterons deux temples assez impressionnants car ils contiennent le plus grand livre du monde. 729 pages dans l'un et 1774 pages dans l'autres. Chaque page est en marbre et est protégé par son propre stupa (petit temple). Ce livre relate l'ensemble des enseignements de Bouddha.

Nous avons ensuite gravi les 1700 marches de la colline de Mandalay couverte de stûpas et de monastères. C'est un lieu de pèlerinage important pour les bouddhistes birmans depuis près de deux siècles. Le sommet offre une vue panoramique sur toute la plaine de Mandalay.

La journée s'est enfin terminée sur notre coup de cœur de Mandalay: U-Bein Bridge. Il s'agit du plus long pont piéton en tek du monde. Il surplombe le magnifique lac de Taungthaman. Chaque jour des centaines de moines et de villageois l'empruntent pour rejoindre la ville. Pour notre dernier coucher de soleil birman, c'est un enchantement !









28 janvier

De nouveau malade toute la nuit!! Il semble que les probiotiques que j'avais conseillés à Celine fonctionnent assez bien vu qu'elle n'a rien eu du sejour. Leçon pour plus tard: écouter ses propres conseils...

Je suis donc en mode zombie pour la dernière matinée en Birmanie. Nous devons de toutes façons partir tôt pour l'aéroport. C'est un peu triste, que nous quittons Vid que nous avions retrouvé la veille et qui aura partagé une bonne partie du voyage avec nous. Nous laissons également Joan, l'Americain rencontré à Bagan. La bonne nouvelle est que nous avons maintenant des pieds à terre en Slovénie et en Corée. Voici de bonnes idées pour de futurs voyages !


Malgré les problèmes intestinaux qui m'auront quand même fait perdre 5kg!!, j'ai adoré ce séjour en Birmanie. Le pays a été préservé des ravages du tourisme de masse. L'omniprésence du bouddhisme apporte beaucoup de sérénité. Les paysages sont magnifiques et les temples somptueux. La force des croyances bouddhistes rend les habitants hyper respectueux (même si nous avons rencontré qq exceptions, hein Celine ? ;-)

Je ne suis pas prête d'oublier ce premier anniversaire au soleil. Merci à tous pour vos messages. Et merci à mes parents et à mon ancien chef Xavier pour ce magnifique vol en montgolfière.


Nous sommes actuellement à Chang Mai après une escale d'une nuit à Bangkok chez un ami de Celine. Nous avons donc pu retrouver le plaisir d'un vrai lit dans un appartement. Grand luxe !


Au taquet pour découvrir le nord de la Thaïlande !


Gros bisous. 

Pour la totalité des photos suivez les liens suivants:


jeudi 22 janvier 2015

Beauté birmane..

14 janvier


Waouh, je dis waouh!


L'arrivée de nuit à Yangon (Rangoun pour les plus français d'entre nous) s'est très bien passée. Je ne me suis faite entuber que de 2$ par le taxi. Ce que je trouve plutôt honnête. Bon ok j'ai du négocier. Il a accepté mon prix puis il m'a gentiment  rajouté un dollar au moment du paiement. Mais tout ça fait partie du jeu surtout quand on ne va pas direct au guichet des taxis officiels à l'aéroport et qu'on se laisse alpaguer par le premier venu. Mais peu importe il était très sympa.

L'accueil de Tanlwin Guest House est super et on y mange vraiment très bien. Les petits déjeuners et le dîner sont différents chaque jour afin de goûter à plusieurs spécialités birmanes.

J'ai été réveillée par Celine le lendemain matin. Trop contente d'avoir retrouvé ma copilote de tour du monde !

Première journée marathon. Nous avons crapahuté autour du lac proche de notre hôtel. Nous avons cherché en vain, la maison où etait enfermée Aung San Suu Kyi. En revanche nous avons vu beaucoup de magnifiques residences, des ambassades, un monastère, tous bien installés au bord du lac. Il semble que le quartier soit plutôt hupé et reservé aux militaires et membres du gouvernement.

Nous avons ensuite visité la paya Kaba Aye. Premiers pas dans les temples du pays. C'est somptueux, limite bling bling voire parfois un peu kitch mais l'atmosphère est assez unique: des dorures de partout, des guirlandes lumineuses, et des centaines de représentations du Boudha. La spécialité du pays est la pagode. Une sorte de cloche souvent recouverte d'or et parfois sertie de centaines de pierres précieuses.

La visite se termine à Mahasana. Ils appellent cela des grottes mais c'est en fait une énorme pièce qui peut accueillir jusqu'à 10000 personnes et dans laquelle de nombreuses célébrations ont lieu. Le bâtiment était rempli de centaines de moines qui discutaient, se reposaient, jouaient sur leurs téléphones. Ici les moines sont omniprésents. On les croise partout et ils sont plutôt à la fraîche. Une française rencontrée en route a halluciné lorsqu'un moine lui a demandé s'ils pouvaient être amis sur Facebook..

La journée s'est terminée sur le chef d'œuvre de Yangon: la Shwedagon Paya. Et là, on en a pris plein les yeux ! Nous savions qu'il fallait y être pour le coucher de soleil. Nous sommes dc arrivées en fin d'après midi. Nous avons bien fait car entre le jour et la nuit l'endroit n'a rien à voir. C'est comme si nous avions visité deux temples différents. Le jour, l'endroit est très clinquant, très chargé, ça brille dans tous les sens. C'est tout de même impressionnant et très apaisant. Tout le monde respect le calme du lieu. Beaucoup de gens prient. On y vient en famille ou entre mais pour se poser et discuter. Mais c'est quand le soir tombe que la magie opère et que ce qui nous semblait trop clinquant la journée s'illumine le soir tombant. C'est merveilleux. Des bougies sont allumées tout autour de la pagode, des prières de groupe sont organisées. On est projeté dans un univers complètement magique. J'ai 200 photos du temple. Je vais galerer pour les trier..

Il est interdit de montrer ses genoux, ses épaules et de porter des chaussures à l'intérieur des temples. Du coup, c'est un véritable défilé de mode pour les touristes occidentaux. Nous avons ainsi croisé un mec vêtu du paréo léopard de sa copine. Je me moque mais un guide s'est bien foutu de moi en me disant que je portais mon paréo comme un homme. Il faut savoir que la plupart des hommes continuent à porter la tenue traditionnelle dans la vie de tous les jours. En gros ici tout le monde vit en jupe longue.





15 janvier

"Balade" de 7h à pied. Nous avons rejoint le centre en train. Le circular train permet aux habitants de la banlieue de Rangoun de rejoindre leur travail dans le centre ville. Il avance très lentement et longe les quartiers pauvres de la ville. Il ne s'arrête pas vraiment lorsqu'il arrive en gare. Il faut limite monter dedans pendant qu'il est en route. Les portes et fenêtres sont grandes ouvertes. C'est donc la tête au vent que l'on voit défiler la vie des gens, comme dans les films. C'est chouette.

Nous avons commencé la balade par le quartier colonial. Puis nous sommes passées au marché et ses milliers de mètres carrés de tissus, de vêtements, d'électronique,de cosmétique,... Nous avons enfin rejoint le sud de la ville où se trouve un petit village de pêcheurs. Les habitants sont chaleureux, souriants et même un peu charmeurs par rapport à d'autres pays asiatiques beaucoup plus discrets. Il y a des quartiers très pauvres mais l'on s'y sent en sécurité. Le retour en train pendant l'heure de pointe etait assez marant. Nous étions les seules touristes. Entassés les uns sur les autres mais avec le sourire. Pour économiser qq dollars nous avons la mauvaise idée de rentrer à pied depuis l'arrêt train. On mettra une heure pour faire 3km.



16 janvier

Contente de pouvoir sortir du bruit de la ville mais le programme est chargé. Levées 5h après une insomnie.. Nous prenons un bus local pour Bago. Il faut savoir que les birmans, comme les asiatiques en général, ne sont pas très grands. Nous avions donc les genoux coincés sur le siège de devant. Heureusement le trajet ne durait qu'1h30. Au dépôt de bus de Bago, les chauffeurs de moto taxi nous sautent dessus. Et là, gros coup de bol, nous tombons sur deux chauffeurs hyper sympas, dont un qui parle assez bien anglais. Ils nous proposent un tour de la ville et visite des monuments principaux. Nous passerons 5 h avec eux et apprendrons énormément de choses sur leurs modes de vie, la vie politique du pays et le bouddhisme. Autour d'un déjeuner à la birmane, assises par terre avec les locaux, nous lui avons posé toutes les questions accumulées en 3 jours. La poudre blanche que les femmes, les enfants et parfois les hommes portent sur tout le visage vient d'un arbre et sert à se protéger du soleil et des moustiques. Le produit que les hommes mâchent et qui leur fait les dents degueulasses et rouges est un mélange à base d'un certain type de noix. Ils le recrachent ce qui laisse des marques rouges un peu partout sur le sol birman. Cela a un effet excitant apparemment. Nous avons enfin abordé le sujet difficile de la politique. Pour lui, il vit dans une Myanmarcratie...

Les monuments de Bago valent vraiment le détour. Ils sont éparpillés sur plusieurs kilomètres au milieu de la campagne. Nous avons eu la chance de pouvoir monter assez haut sur un temple. La vue à 360° etait saisissante: des temples, des bouddhas géants, apparaissaient au milieu des cocotiers. 

A la fin de la matinée, notre guide nous a promis de venir nous voir s'il gagnait à la loterie puis il nous a trouvé un minibus beaucoup plus confortable pour le retour.

Le soir nous prenons notre premier bus de nuit. Nous partons pour Kalow, ville de départ pour des treks de plusieurs jours en direction du lac Inle.





17 janvier

Le bus est arrivé à 5h du mat. Il nous a déposées devant une guest house recommandée par notre guide de Bago. Nous y retrouvons un slovène rencontré à Yangon avec qui nous avons prévu de faire la rando. Il s'appelle Vid. Le temps n'est pas au top, la journée sera donc consacrée à trouver le meilleur plan pour cette rando. Après plusieurs agences nous avons eu le coup de cœur pour un guide sikh qui exerce depuis 20ans.


18-19-20 janvier

Nous avons retrouvé notre guide sikh avec les 5 autres personnes qui composeront notre groupe pour les 3 prochains jours: deux couples de français et un espagnol. Le guide est extra. Nous avons eu un véritable cours de botanique, histoire, politique birmane. Il connaît des mots dans toutes nos langues. C'est assez bluffant. La rando nous a fait traverser plusieurs villages tribaux. Il existe de nombreuses tribus en Birmanie, qui détiennent chacunes leur propre territoire. Beaucoup vivent de la ferme. Ils y travaillent à l'ancienne avec des buffles, des charrettes et leurs mains.. Ils cultivent le riz bien sûr mais aussi le piment, le thé, le gingembre, les tomates, les fraises, ... Et le blé pour les touristes. Le soir nous dormions chez l'habitant, dans leur maison de bambous au milieu de la campagne birmane, à même le sol avec un fin matelas et 2-3 couvertures. Nous étions en montagne et il ne faisait vraiment pas chaud la nuit. La salle de bain est en extérieur bien sur et consiste en une bassine d'eau entre 4 planches. Les toilettes sont à la turque et dans une petite cabane à côté des maisons. Ce dernier détail est important car oui c'est très amusant de vivre qq jours à l'ancienne, de rentrer de 6-7h de rando et de se laver à l'eau froide en pleine nature. Oui c'est très amusant sauf quand on chope une bonne vieille tourista. Il faut savoir qu'elle est extrêmement fréquente en Birmanie et que l'on se retrouve très vite à parler de se genre de problème entre voyageurs. Ne soyez donc pas trop choqués par mes propos. J'ai bien évidemment été malade pour la première fois du voyage pendant ces 3 jours de rando et tout à commencé la première nuit.. J'ai donc dû à plusieurs reprises, remettre mes chaussures de rando et marcher dans la boue pour rejoindre cette petite cabane au fond du jardin qui la nuit accueille souvent nos amies araignées.

Après 2h de sommeil, le réveil est difficile. J'hésite à accepter la proposition du guide de rejoindre le village où nous passerons la prochaine nuit en scoot avec notre cuisinier. Après une banane et un coca cola, je retrouve un peu d'énergie et décide de tenter la marche. Nous avons mis 5h avant de rejoindre notre pause déjeuner et je suis arrivée à bout de force. Après un bol de riz blanc et une grosse sieste, je me suis dit qu'il était plus sérieux de finir en scooter. J'ai donc abandonné mes coéquipiers et suis partie pour 1:30 de scoot avec un chauffeur dégoté par notre guide. Je me suis effondrée à 19h et tout allait beaucoup mieux le lendemain après 12h de sommeil. J'ai malheureusement passé le relais à un autre français du groupe..

A part ces 24h un peu difficiles la rando était magnifique. Les paysages sont très beaux et c'est vraiment sympa de traverser tous ces villages, de voir comment les gens y vivent. La cerise sur le gâteau a été le groupe de gens avec qui nous avons passé ces trois jours: super bonne entente, grosse rigolades, jeu de cartes, bonne solidarité.

Un cuisto nous préparait des repas incroyables, agrémentés de plats birmans et indiens: tofu frit, avocat au citron, concombres aux sésame, nouilles au lait de coco, ciabatti aux pommes de terre, papaye, banane.. Un festin chaque jour ! Autant vous dire que mes 24h au riz blanc m'ont bien frustrée..

Nos trois jours de rando nous ont donc menés de Kalaw au sud du lac Inle.  Après un dernier lunch de notre cuisinier nous avons pris un bateau pour traverser le lac jusqu'au Nord où se trouvent les hôtels à bas prix... Sinon tout autour du lac, les resorts se sont installés sur pilotis. Ce sera pour un autre voyage...



21 janvier

Journée en bateau. Nous partons à la découverte du lac, de ses villages et jardins flottants, de ses artisans et de ses pêcheurs. Nous avons privatisé un bateau pour notre groupe de 7. On ne change pas une équipe qui gagne ! L'espagnol nous a quittés mais le reste de l'équipe est au complet.

Nous visiterons une forge, une fabrique de cigares, de bateaux, et d'objets en argent. J'avais l'impression de me retrouver comme en sortie de classe de primaire lors des visites d'artisans locaux. Très sympa et pas trop rempli de touristes car nous étions partis un peu plus tard que tt le monde. Seul attrape touristes un peu scandaleux: deux femmes girafes en train de tisser et deux autres assises sur un banc pour le plaisir des touristes armés de leurs appareils photos. Effet animal de foires garantie. Je n'ai pas pris de photo.

Autre visite intéressante: une fabrique de vêtements en coton, soie et beaucoup plus original, en lotus. Il pousse dans le lac. Lorsque l'on casse la tige, il suffit d'extraire les fibres à l'intérieur pour produire du fil à tisser. Il faut un paquet de lotus et de patience avant d'avoir une bobine complète... Il est encore plus prestigieux que la soie. Plusieurs femmes s'attelaient derrière leurs métiers à tisser à l'ancienne pour confectionner des écharpes, des chemises et des sacs. Nous avons trouvé les matières un peu rêches donc nous n'avons rien acheté.

Nous sommes également passés par un temple très sacré car il accueille 5 bouddhas centenaires dont les formes ont été complètement effacées par cette tradition étrange qui consiste à recouvrir les statues de feuilles d'or. Les birmans poursuivent cette tradition. En revanche, seuls les hommes y ont droit. Les statues ne sont maintenant qu'un amas difforme d'or. Chaque année, les statues sont embarquées à bord de somptueux bateaux pour être présentées à chaque village au bord du lac. Un des cinq bouddhas doit toujours rester pour protéger le temple. La légende veut que la seule fois où ils ont décidé de transporter les 5 statues, l'une d'elle est tombée à l'eau et est mystérieusement réapparue au temple...

Notre excursion se terminera sur l'eau au coucher de soleil: inoubliable !

Le soir nous dînerons au marché de nuit pour la deuxième soirée d'affilée. Les Shan noodles traditionnelles y étaient trop bonnes. Ils mélangent les nouilles avec du tofu frais, des cacahouètes, des carottes, une espèce de bouillon, des épices et certainement plein d'autre éléments non identifiés. Un régal !




22 janvier

Excursion en vélo cette fois ci. Toujours à sept nous partons à l'assaut d'un village connu pour son tofu de poids chiches. Les paysages sont très jolis. Nous passons qq villages et visitons un temple un peu sommaire mais situé suffisamment haut pour profiter d'une belle vue sur le lac. Nous pensons arriver à bon port lorsqu'un homme en scooter nous confirme que nous sommes dans le bon village et nous propose de traverser le lac pour rejoindre une production de vin que nous avions bien évidement repérée pour la suite du programme. Après qq difficultés pour se défaire du vendeur à la sauvette nous partons à pied dans le village à la recherche du tofu magique. On apprendra très vite qu'il y a deux villages qui portent le même nom. Celui que l'on cherche est 2 km plus loin. Notre vendeur à la sauvette revient à la charge et nous dit que c'est loin et qu'il y en a encore pour 30minutes de vélo. Nous décidons de ne pas le croire et après 5 minutes de pédalage nous voici arrivés. Objectif tofu en tête, nous demandons aux villageois où nous pouvons en déguster. Ils nous indiquent une maison devant laquelle un homme est en train de mélanger une masse jaune dans une énorme poêle. Nous décidons d'y goûter. Sa femme nous prépare donc une assiette à partager. Un délice ! Cependant tout le monde n'est pas très confiant à l'idée de manger sur place. Certains gardent encore des sequelles de leurs nuits agitées par leurs petits estomacs fragiles. Nous décidons dc de trouver un petit resto. Problème, le seul que nous trouvons ne sert pas de tofu.. Mais comme ici tout est possible, le restaurateur nous propose d'aller chercher le tofu que prépare sa femme chez lui et de nous le servir à table. Il nous l'a servi en salade composée d'un mélange de tofu frais et de tofu frit. Nous nous sommes régalés.

Pour gagner du temps et parce que l'idée nous avait quand même plu, nous décidons de traverser le lac d'ouest en est en bateau. Nos vélos nous suivrons sur un deuxième bateau. L'autre rive est magnifique. Beaucoup plus verte et peut être plus riche. Les villages ont l'air un peu plus développés. Après quarante minutes de vélo, des vignes se dessinent enfin. Le vignoble surplombe le lac. L'endroit est incroyablement beau. Nous prenons une table avec vue et commençons la dégustation: sauvignon blanc, shiraz, muscat et rose du lac Inle.. Alors, pour un vin asiatique c'est pas si mal mais ça reste un vin asiatique... Cela fait quand même du bien de se poser avec un vin bien frais, et de profiter de la vue et du soleil. Nous resterons là un moment puis il est temps de dire au revoir à Nastia et Nicolas qui partent pour le sud de la Birmanie.

Nous ne serons donc plus que cinq pour célébrer la fin de mes 31 ans. Merci à Céline, Sophie, Frédérique et Vid pour cette bonne soirée bien arrosée. J'ai été bien gâtée: une belle paire de boucles d'oreilles en argent fabriquée au lac Inle.



23 janvier

Nous aurions pu nous lever à 6h du mat' pour aller voir le fameux marché de 5 jours qui se déplace chaque jour  dans un village différent entre le lac et Kalaw. Nous aurions pu nous réveiller à 6h du mat' et partir pour 6h de bateau aller retour pour rejoindre un deuxième lac plus au sud. Mais non, aujourd'hui on se la coule douce car il faut savoir faire des pauses en voyage. Et j'ai 32 ans aujourd'hui, il faut que je ménage ma monture ;-)

Cela permet de prendre le temps d'écrire, de lire, de se reposer et ça fait du bien.


Ce soir nous prenons le bus de nuit pour Bagan. L'endroit a l'air grandiose. Je vous en dirai plus au prochain épisode.


Plein de bisous et pour voir la totalité des photos c'est par là: 


Yangon et Bago: https://docs.google.com/folderview?id=0B-gmY_DQGzJvb25PWVBobUVSLUk&usp=docslist_api


Rando de Kalaw au lac Inle: https://docs.google.com/folderview?id=0B-gmY_DQGzJvd3pzb3VwNjc2RDg&usp=docslist_api