jeudi 24 septembre 2015

Nord de l'Argentine : barbecue, pinard, musique, des montagnes colorées et de belles randonnées !


Je suis bien arrivée en Argentine après 12h de trajet sur des routes sinueuses et vertigineuses. Le passage de douane s'est fait sans encombre en cinq minutes chrono. Le plus rapide du voyage.
Côté argentin, je réalise que je n'ai pas fini de voir des montagnes multicolores. En effet, peu de temps après la frontière, j'entre dans la Quebrada de Humahuaca. Cette vallée de 155km était la voie d'accès naturelle entre les plaines basses et l'altiplano aux temps précolombiens. Ici les sommets s'appellent cerro de 7 colores, cerro de 14 colores, ou encore la paleta del pintor (palette du peintre). Cette zone est d'ailleurs déclarée au patrimoine culturel et naturel de l'humanité par l'UNESCO pour ses splendides paysages mais aussi pour les nombreux villages et cités qui conservent une grande quantité de vestiges précolombiens et coloniaux. Bref j'en prends plein les yeux.
 
A 20h30 lundi, je m'installe dans mon premier hostel argentin à Humahuaca. Le proprio est super sympa et me conseille sur les activités à faire dans le coin.
Le village est le plus grand de la région (11500 habitants). Jusqu'à la fin du XIXe, c'est un important carrefour de commerce. Son carnaval est connu dans tous le pays. Pendant sept jours en février, le village se déguise, chante, danse et boit pour accompagner les diables masqués qui défilent. Le dernier jour, des offrandes à la Pachamama sont enterrées dans la montagne.
 
Au petit déjeuner, le lendemain, je rencontre deux argentines, Marlen et Sheila. Comme moi, elles souhaitent se rendre au point de vue de la montagne aux 14 couleurs. Pour cela, il faut trouver un taxi et remplir la voiture. Nous sommes déjà trois, c'est un bon début.
Nous nous donnons rendez-vous en fin de matinée, ce qui me laisse le temps de faire un petit tour de la ville.
On y trouve encore de fortes influences indigènes et les traditions sont très proches de celles de la Bolivie et du Perou. Les héros du passé sont édifiés en statues. La place centrale est pourvue d'une jolie église. Les maisons sont de type colonial. On trouve également beaucoup d'artisanat.
Les fêtes religieuses sont très colorées comme on peut le constater sur ces voitures décorées lors d'une procession pour la vierge du coin.





À 11h je retrouve les filles et nous nous mettons en quête d'un quatrième passager. Il nous faudra une petite demi-heure et un tour de la ville en voiture pour trouver un couple d'argentins. Quarante minutes plus tard nous arrivons devant la plus colorée des montagnes que j'ai jamais vue. Mère nature a fait exploser la boîte de peinture. Magique !




De retour en ville, je déjeune avec Marlen et Shirley dans un restaurant de spécialités locales. Je goûte aux incroyables empanadas argentines ainsi qu'un plat à base de lama. Quant au dessert, ce sera du dulce de Cayote (fruit local dégusté en confiture ou en pâte de fruit). Pas mal du tout !
Shirley doit nous quitter. Elle reprend son boulot à Buenos Aires demain. En revanche, il reste encore quelques jours de voyage à Marlen. Je décide donc de changer mes plans et de partir avec elle au Nord Est dans une ville paumée au milieu des montagnes, dans laquelle nous passerons deux jours : Iruya. Rien que la route pour s'y rendre vaut le détour. Même si j'adore les paysages verdoyants, je trouve ces formations minérales incroyables, comme sorties d'une autre planète. Ici seuls les cactus et les figuiers de barbarie parviennent à pousser.
 
Le village est situé à flanc de montagne et l'hostel qu'on nous a recommandé se trouve tout en haut. Nous voilà donc à grimper avec nos gros sacs. Facundo, un Argentin rencontré dans le bus nous accompagne dans cette galère. En récompense de l'effort, nous avons droit à une soirée dans la cour de l'auberge, avec un groupe d'Argentins très marrants.
 
Le lendemain, nous partons à pied pour le village de San Isidro qui est encore plus reculé puisque seuls les 4*4 peuvent y accéder. La route passe littéralement par le fleuve du même nom qui est quasi asséché l'hiver. En saison des pluies, le village devient inaccessible...
La balade longe donc le fleuve au creux d'une chaîne de montagne aux couleurs et formations toujours aussi impressionnantes. Nous mettons 2h pour faire les sept km. Belle balade. Au déjeuner nous retrouvons le groupe d'argentins avec qui nous partageons quelques empanadas et pour ma part une nouvelle découverte locale : le tamale. Il s'agit d'un plat à base de maïs et de viande cuit à la vapeur dans les feuilles du maïs. Délicieux !
Nous visitons ensuite le village avant de refaire le chemin en sens inverse, sans oublier la petite sieste sous un arbre en cours de route.
 











Le soir, tout le monde se retrouve à l'apéro et je découvre l'engouement  des argentins pour la viande et les barbecues. Facundo, qui est cuisinier, s'occupe des quantités. Nous nous retrouvons tout simplement avec un demi agneau sur le barbec.
 
Je ne vous ai pas encore parlé du rythme de vie argentin. Il nécessite une véritable adaptation ! Le dîner est rarement avant 22h, du coup tout est décalé. Le petit dej est vers 9-10h, le dej vers 14h. Ils prennent un en-cas vers 18h. Et les soirées commencent rarement avant 2h du mat!!! Ils sont fous.
Du coup, nous avons lancé le barbec à 22h et, vu la quantité de viande, le repas était prêt à minuit !
 
Le lendemain, la majorité du groupe part aux aurores. Marlen, Facundo et moi profitons de la matinée pour visiter un peu le village.






A 14h, nous prenons le bus pour Tilcara. Comme à l'aller, nous profitons du paysage.
 

Tilcara, "étoile filante" en Quechua, est un petit village situé au coeur de la Quebrada de Humahuaca, à 2461m d'altitude, en surplomb du Rio Grande. Le cadre est une nouvelle fois magnifique.
 
Après un petit tour en ville au cours duquel j'ai goûté aux Alfajores (galettes de blé fourrées au dulce de leche et nappées de chocolat, magnifique !), nous retrouvons une partie des Argentins et partons dîner (j'ai réussi à négocier un horaire décent : 21h), dans une peña. Ce soir, pas de musique folklorique mais un pianiste qui se débrouille très bien quoiqu’un peu soporifique. Nous ne serons que trois à sortir. A 23h, le bar dans lequel nous allons est vide. Il faudra attendre 1h du matin pour que l'ambiance monte. L'Argentine ne va pas être de tout repos...

Vendredi, malgré un réveil qui pique un peu, je pars seule à l'assaut des montagnes du coin. Marlen doit à son tour rentrer chez elle. Je la retrouverai dans un mois et demi à Buenos Aires.
 
Première étape, la Garganta del Diablo (la gorge du diable). Pour s'y rendre, un sentier de 4 km part de la ville, grimpe un peu et donne des vues spectaculaires sur les montagnes environnantes.
Au bout d'une heure, je suis au bord des gorges dans lesquelles je descends afin d'atteindre une petite cascade.
Je me pose un peu là, le temps de manger un bout et de discuter bons plans avec un Argentin rencontré sur place.
 





Pour le retour, comme je n'aime pas passer deux fois au même endroit, je m'attaque à la voie réservée aux voitures. Elle fait 8km et passe par un autre versant de la montagne, donnant de belles vues sur le large Rio Grande. Les chaînes montagneuses ne sont pas mal non plus vu d'ici.
 


En à peine une heure je suis en bas. Je me rends alors à la Pucará. Cette forteresse, stratégiquement construite dans les hauteurs, date de l'époque pré-inca. On y trouve des maisons, des tombes, des sites de cérémonies, des enclos qui servaient à garder les lamas et une étrange pyramide qui dénote du reste. Pour cause, elle a été construite en l'honneur des premiers archéologues du site, détruisant au passage des vestiges de plus d'un siècle... Mais quelle idée ! On y trouve aussi beaucoup, beaucoup de cactus !

 




Je termine ma journée de marche par l'ascension du Cerro de la Cruz (sommet de la croix). La montée à pic est épuisante mais la vue est sympa.
 


Pour récompenser tous ces efforts, un petit casse croûte s'impose. Surtout que je risque de ne pas dîner avant minuit. Gonzalo, un des argentins du groupe d'Iruya, m'a invitée à un barbecue dans son hostel. Le barbec est une institution en Argentine. Je ne pouvais donc refuser...
 
Afin de ne pas mourir de faim jusqu'au soir je prends donc la "merienda", le fameux en-cas de fin d'après-midi. Pour l'occasion, je m'offre une nouvelle spécialité : la humita. Toujours à base de maïs et cuite dans ses feuilles. Mais cette fois le maïs est mélangé avec du fromage. Pas mal non plus. Je goûte ensuite à nouveau aux Alfajores. Les galettes sont au quinoa cette fois-ci, un nouveau délice... La sieste est alors de rigueur !
 


J'ai bien fait de me reposer car la soirée qui suit me  mène jusqu'au bout de la nuit... Barbec géant dans le patio d'un hostel en compagnie de Français, Italiens,Argentins et Uruguayens. Ces derniers m’ont d'ailleurs proposé de me joindre à eux le lendemain pour une excursion dans la région. Voilà comment j'ai repoussé une nouvelle fois mon départ pour Salta.
 
Nous sommes un peu tous au radar le lendemain. Je loupe d'ailleurs le message de Pablo, un des uruguayens qui m'informe de leur départ pour la journée.
Je saute donc dans un bus et les retrouve une heure et demie plus tard à Purmamarca en train de se goinfrer d'empanadas sur la place centrale. Heureusement que le village est tout petit... Après le déjeuner, nous prenons le chemin qui contourne la splendide montagne aux sept couleurs. Merci dame nature pour toutes ces merveilles !
 







Nous reprenons ensuite la route en direction des salinas grandes. Et oui, l'Argentine aussi a ses salars. Tout comme à Uyuni, avant la création des Andes, la région était un bras de l'Atlantique. Une fois que les Andes se sont levées sous la pression sismique, l'eau s'est évaporée, laissant derrière elle une grande quantité de sel.
Il n'y a pas tant de km à faire mais la route sillonne dans les montagnes. Nous mettrons près de deux heures. Le pauvre Felipe qui souffre de vertige ne fait pas le malin.
 

L'arrivée sur le salar est spectaculaire. C'est bien plus petit qu'Uyuni mais cela reste impressionnant. Nous marchons un moment puis rentrons à Tilcara avec un stop photo obligatoire au point culminant.
 








Comme vous pouvez l'imaginer, en arrivant à l'hostel je ne rêve que d'une chose : mon lit !
Sauf qu'une soirée pizza est lancée et qu'à 22h, les hôtes et Abraham, mon colloc Sud Africain, sortent les guitares. Ils sont tellement forts et l'ambiance tellement bonne que je ne rejoins mon lit qu'à 1h30 du matin... Samba, Cumbia, Cueca, Malambo, Reggae, Rock, nous avons pu écouter un beau mix de chansons locales et internationales. J'ai même eu droit à Petite Marie, que j'ai dû chanter en solo, étant la seule à connaître les paroles...
 


Dimanche, matinée à flâner dans la ville, j'achète mes dernières alfajores, qqs empanadas et je prends enfin la direction de Salta. Je suis au premier rang avec vue panoramique sur la quebrada. La route est belle. Notamment la fameuse paleta del pintor. 

J'arrive vers 16h30 à Salta, ce qui me laisse le temps de visiter le centre ville. 






Je visite surtout le musée archéologique de hautes montagnes où sont exposées les momies des enfants sacrifiés par les incas qui ont été découverts en parfait état de conservation au sommet du volcan Llullaillaco à plus de 6000m d'altitude en 99. Là haut se trouve le plus haut site archéologique du monde. Les spécialistes pensent que ce genre de sacrifices avait lieu lors de grands évènements tels que la mort d'un empereur Inca. Les enfants étaient sélectionnés parmi la haute société de l'époque pour leur beauté et leur pureté. Ils devaient ensuite se rendre à Cuzco. Le voyage pouvait prendre des mois. Une cérémonie était ensuite donnée en leur honneur. Les enfants étaient alors symboliquement mariés entre eux,  puis ils repartaient chez eux avant de devoir entamer la marche interminable jusqu'au volcan. On leur donnait alors de la chicha (alcool de maïs) pour les endormir puis ils étaient installés dans leurs caveaux avec des objets venant de tous les coins de l'empire inca : des coquillages d'Equateur, des feuilles de cocas de la jungle bolivienne, des figurines de lamas en or et en argent des montagnes du Pérou et de Bolivie, des tissus en laine d'Alpaca de l'altiplano, des plumes...
Le tout est exposé au musée dans un état de conservation intact.
La dernière salle est consacrée aux enfants. On en a découvert trois. Une adolescente de 15 ans et de jeunes enfants de cinq-six ans, une fille et un garçon. C'est ce dernier qui est exposé en ce moment. C'est assez dur à regarder car il est lui aussi en parfait état, recroquevillé sur lui même. On distingue parfaitement ses yeux, sa peau, ses ongles, ses cheveux. Je sors très emue de ce musée.
 
A mon retour à l'hôtel, je rencontre Monica, ma nouvelle voisine de lit superposé. Elle est hongroise et commence tout juste son voyage après un stage d'un mois et demi à Buenos Aires. Je l'embarque avec moi dîner à la Casona del Molino, une peña recommandée par Gonzalo, dans laquelle il y a plusieurs petites salles où chacun est libre de jouer de la musique. L'endroit est sympa mais nous n'avons pas beaucoup de chance ce soir là. Premièrement il n'y a plus de viande alors que la specialité du resto est le barbecue... C'est quand même ballot ! Deuxièmement, les instruments ne sortiront qu'à la fin de notre repas. Nous restons donc seulement un petit moment à profiter de la musique. La soirée est tout de même très sympa.
 
Lundi je pars pour Cafayate à 4h au sud de Salta. Je me lance dans une petite aventure puisque sur les 40 derniers km se trouvent de nombreux points de vue dans la quebrada de la conchas (nom du fleuve qui traverse la vallée). Je decide donc de ne pas aller jusqu'au bout et demande au bus de me laisser à la Garganta del diablo (il y en a un peu partout en Argentine). Je trouverai bien des âmes charitables pour me prendre en stop. Dans le bus je retrouve Dalwin, un nantais croisé à Iruya puis à Talquira. Nous nous donnons rendez-vous à Cafayate, enfin si j'arrive à bon port...
 
Le bus me laisse donc au bord de la route sur le site de la garganta del diablo. Je suis vite rassurée sur la réussite de mon plan. Le parking est tout simplement rempli de voitures de touristes. Je ne devrais pas avoir trop de mal.
En effet, cinq minutes plus tard, je repère un couple de jeunes qui vient de se garer. Je m'approche et leur demande où ils vont. Banco, ils sont en route pour Cafayate et compte s'arrêter pour admirer les nombreux sites qu'on trouve en chemin. Il s'agit deux hollandais en vacances pour un mois en Argentine. Nous voila donc les trois à parcourir tranquillement la quebrada de las conchas. En chemin nous verrons les lieux dits suivants :
- la gargantua des diablo

- l'Amphiteatre

- las tres Cruces


- el Sapo (crapeau)

- el Fraile

- el Obelisco

- Los Castillos

- los colorados



- et bien d'autres paysages de fou !


On se croirait dans le sud ouest américain. La chaleur y est tout autant écrasante.
 
Entre temps, je reçois un message de Dalwin qui nous a dégoté un hostel bien sympa à Cafayate avec petit jardin bien confortable. Nous y passons la fin de journée avec les hollandais à boire quelques bières bien fraîches. Puis je pars faire un tour en ville avec Dalwin. Ici aussi il y a des Alfajores !!!



Elle est pour toi celle-ci Berangère ;-)

Le soir c'est soirée Choripàn (version argentine du hot dog) à l'hostel. On en trouve partout : dans la rue, dans les stades... Il est à base de saucisse bien sûr, mais avec pas mal de verdure aussi et s'accompagne de sauces en tout genre, comme le chimichurri, condiment sud-américain à base de piment, ou la salsa criolla composée de morceaux d’oignons et de tomates). Nous avons également eu droit à une mayonnaise à la carotte.
C'est à volonté, tout le monde est raisonnable sauf Dalwin et moi qui en mangeons plus que de raison.
Tous fatigués nous nous couchons au son de la musique jouée par d'autres clients et les propriétaires de l'auberge.
 
Mardi, les Hollandais nous quittent. Nous partons donc à deux éliminer les excès de la veille dans l'ascension du rio colorado. C'est Muriel et Sonia, rencontrées lors d'un trek au Pérou qui m'ont recommandé cette rando et elles ont bien fait. Elles m'avaient parlé de la rando des cactus qui n'est pas du tout le nom officiel, les gens m'ont donc un peu prise pour une folle lorsque je me suis renseignée mais j'ai très vite compris d'où venait le surnom. L'endroit est jute envahi de cactus.
 
Pour s'y rendre il y a d'abord 6 km de route depuis la ville. Elle longe les vignes des domaines viticoles, qu'on appelle Bodegas ici. Puis, la route accède à une communauté indigène où plusieurs membres attendent pour proposer leurs services de guide prétextant que le chemin n'est pas balisé et que nous risquons fortement de nous perdre. Nous décidons d'y aller seuls et nous nous en sommes très bien sortis, malgré quelques moments d'hésitation.En effet, il n'y aucun panneau et le chemin disparaît régulièrement. Toutefois, avec un peu de bon sens et de persévérance, c'est tout à fait faisable, et ludique en plus. Il y a un peu d'escalade, des traversées de rivière, il faut sauter de rochers en rochers, du coup, on ne voit pas les km passer. Au bout d'une heure cinquante nous atteignons la cascade, point final de la rando, et y restons un moment à profiter de la nature environnante.
Le retour ira deux fois plus vite. Plus d'hésitation, nous connaissons le chemin sur le bout des doigts !
 






Après un petit temps de repos à l'auberge, nous passons aux choses sérieuses : la visite des bodegas et leurs dégustations de vin. J'en ferai trois, histoire d'avoir une bonne vue d'ensemble ;-)
La première s'appelle Vasija Secreta. Situé à l'extérieur de la ville, dans la campagne environnante, le domaine est très beau. Nous avons droit à une rapide visite puis nous dégustons un Malbec (en rouge) et un Torrontes (en blanc). Ce dernier est le cépage emblématique de la région puisqu'il y est né.
ici, les vignes poussent en altitude. Cette dernière est même indiquée sur les bouteilles. Je trouve au vin une amertume toute particulière. Peut-être est ce lié à cela.
 





Le Malbec est un cépage français que l'on trouve souvent en assemblage dans le sud ouest mais j'ai toujours préféré sa version Argentine. En revanche, celui de Cafayate ne vaut pas le Malbec de Mendoza ou du Sud à mon goût.
 
Nous retournons ensuite dans le centre et je visite deux autres Bodegas :  la Nani dont le vin bio est très réputé dans la région, et El Trànsito. J'y découvre un nouveau cépage, le Tannat, également du Sud Ouest français à la base mais plus trop cultivé chez nous. Ils ont aussi leur vendange tardive en Torrontes qui n'est pas mal du tout. Sinon, ils font beaucoup d'assemblages comme le Malbec/Cabernet Sauvignon ou le Cabernet/Sirah.




Je suis de toute fraîcheur quand je rentre à l'hostel...
J'y retrouve Dalwin avec qui nous partons dîner dans le restaurant apprécié des locaux. Quel dommage,  je dois encore déguster des empanadas dont c'est la specialité ! Je me régale.
 
Jeudi, nouveau challenge. Facundo m'a recommandé de faire la route entre Cafayate et un petit village perché à 2500m nommé Cachi. Seul hic, il n'existe aucun bus pour s'y rendre. Je suis donc Dalwin qui continue sa route vers Buenos Aires et je pars à la sortie Nord de la ville pour faire du stop. La region est apparemment plutôt sure pour ce genre d'activité. Il n'y a pas beaucoup de passage mais au bout de 40 minutes un gentil Monsieur propose de m'avancer de 12 km... Cool ! il ne m'en reste plus que 140... Il a dû avoir pitié de moi car cinq minutes après m'avoir déposée, il me récupère pour m'emmener à San Carlos, 20km plus loin où je peux prendre un minibus et avancer un bon bout. Ce dernier ne passe qu'à midi. J'ai donc une bonne heure et demie devant moi pour tenter ma chance au pouce. Et c'est une réussite. Après une petite heure d'attente, de faux espoirs, de doutes car il n'y vraiment pas beaucoup de passage, une peugeot s'arrête. A son bord, un couple d'Argentins, me font une place à l'arrière et m'annoncent qu'eux aussi vont à Cachi. Bingo !
Super sympas, nos passons la journée ensemble. Ils travaillent pour la police de Buenos Aires, ville où la sécurité est un vrai problème. Ils ont du boulot !
Très vite, la route se transforme en piste. Il nous faudra près de 3h pour arriver à destination. La route est effectivement jolie. Les paysages passent du desert, aux montagnes rocailleuses, à la plaine verdoyante. Les formations rocheuses sont également magnifiques.
 









La ville de Cachi nous déçoit un peu. Nous sommes déjà très mal accueillis par l'employée bougonne du centre d'informations touristiques et l'amabilité n'est pas non plus la principale qualité de notre serveuse au déjeuner. Nous décidons alors de ressortir de la ville pour visiter les ruines pré-incas situées à une quinzaine de km. C'est un échec cuisant puisqu'après une petite demi heure de piste en mauvais état la route n'est plus praticable pour notre super Peugeot. Nous rebroussons chemin et trouvons la seule âme qui semble vivre dans le coin pour lui demander de l'aide. Elle nous apprend qu'il est un peu tard pour la visite des ruines car il faut deux bonnes heures aller retour pour s'y rendre et que la nuit va tomber.
Tant pis, nous retournons à Cachi où nous nous posons au bord de la rivière pour déguster le maté. Cette boisson chaude typiquement argentine est faite à base d'un mélange d'herbes. Il se boit le plus souvent dans une tasse en bois à l'aide d'une paille en acier qui filtre les herbes à l'aspiration. Peu d'Argentins se déplacent sans cet attirail. C'est assez amer mais c'est pas assez bon. Ça change du café !






Mes nouveaux amis me laissent ensuite en ville où je passe la nuit. Ils retournent sur Cafayate.
 
Jeudi, dernière journée au Nord de l'Argentine. Retour sur Salta pour une journée de repos. La route depuis Cachi est de nouveau très belle.


Demain, à une heure du matin je prends la route de San Pedro de Atacama au Chili. Un peu triste de déjà quitter l'Argentine. J'ai à peine eu le temps de m'adapter à leur accent qui, je dois le dire, est un véritable calvaire. Ils parlent hyper vite, mangent la moitié des mots et changent le son de certaines syllabes. Le son "ye" par exemple se prononce "che". J'ai parfois l'impression de débuter à nouveau en espagnol...
 
Heureusement ce n'est qu'un au revoir. Dans quelques semaines je serai de retour en Argentine pour découvrir la Patagonie.
 
Je sais que j'en ai eu beaucoup mais j'ai un véritable coup de coeur pour ce pays. Les paysages sont beaux, la nourriture délicieuse, les vins ne sont pas mal non plus. Il y a du fromage, de la charcuterie et de la bonne viande. Cependant, ce sont surtout les gens que j'apprécie. J'aime leur générosité, leur goût pour la fête, la musique, la danse  et je dois dire que les argentins sont plutôt beaux gosses... Bref j'ai bien hâte de connaître la partie Sud dans quelques semaines. Argentine je n'ai pas dit mon dernier mot !
 
Plein de bisous.
 
 
Peint sur le mur de ma chambre à Tilcara... Inspiring...