samedi 17 octobre 2015

Patagonia mi amor - Bariloche, El Bolsón, Péninsule Valdes - Argentine


Me voici de retour en Argentine et pas n'importe quelle partie puisque je suis en Patagonie ! J'ai pris le bus avec Kim et Jan, un couple bruxellois rencontré à Puerto Varas. Le passage de frontière est passé tout seul au milieu de la forêt. En arrivant côté argentin, la neige apparaît sur le sol. La route sillonne entre les nombreux lacs de la région. C'est très beau.
Nous arrivons à Bariloche en milieu d'après-midi. Les hôtels sont nombreux. Nous arrêtons notre choix sur l'hostel Pudu. A flanc de colline, il offre des vues imprenables sur le lac et ses cloisons en bois donnent l'impression d'être dans un chalet. L'endroit est si chaleureux que j'y suis restée presque une semaine.
 
Le premier jour, nous ne sortons de l'auberge que pour faire quelques courses afin de nous préparer un bon repas accompagné d'une bouteille de Malbec. Nous passerons d'ailleurs toutes nos soirées à l'auberge. Nous y rencontrons Kelson, un américain de l'Indiana, qui passera les prochains jours avec nous. Puis Francesco, ou Fran, qui travaille à l'hostel, avec qui je vais refaire le monde chaque soir jusqu'à point d'heure.

Lundi, départ pour la rando cotée du coin avec Kim, Jan, et Kelson. Un bus de ville nous mène à la station de ski Villa Catedral.
Il faut savoir que Bariloche est la Mecque du ski argentin. Il y a plusieurs stations aux alentours. Et la saison n'est pas encore terminée !
Seulement une partie des pistes sont ouvertes mais la neige est encore tombée récemment.
 
Le sentier de notre rando part d'un tout petit peu à l'extérieur du village. Nous commençons à grimper avec une vue dégagée sur le lac Gutierrez. Après quelques traversées de rivières (avec ou sans pont), nous atteignons une forêt très dense dont certaines parties remplies de bambous. A ce moment là, alors que le temps commençait à se couvrir depuis le début de notre marche, les premiers flocons tombent. Il y a d'ailleurs de la neige au sol et plus nous montons plus le manteau s'épaissit. Au bout de 2h, cela devient même carrément sportif. Nous faisons une petite pause dans un refuge construit dans un rocher en pleine forêt.







Puis nous poursuivons. La dernière partie de l'ascension n'est pas facile. Pendant presque 2h il faut monter à pic dans la neige et faire attention aux pièges. La neige a recouvert le chemin et des rivières. A chaque pas tu risques de finir enfoncé dans la neige jusqu'à mi cuisse !
A un moment, en suivant bêtement les traces de nos prédécesseurs, nous manquons de nous perdre. Heureusement mon application GPS (maps.me best app ever !) nous confirme que nous sommes au bon endroit. Nous persévérons et finissons par retrouver le bon chemin.



Tous ces efforts sont récompensés en arrivant au refuge Frey. Entouré de sommets enneigés, au bord d'un lac actuellement gelé, ce petit refuge est hyper sympa. Nous sommes super bien accueillis par les deux responsables qui vivent là haut la plupart du temps. Ils nous offrent un thé bien chaud, nous proposent de troquer nos chaussures pour des pantoufles et de les mettre au séchoir. Quelle organisation ! 
Francesco nous a gentiment proposé d'emmener une pizza cuisinée par un client de l'hostel parti la veille. Nous nous régalons de ce repas offert, bien au chaud avec la vue sur le lac.
 

Après ce bon moment de détente, il faut penser à redescendre. Le retour est beaucoup plus marrant puisqu'il suffit presque de se faire glisser. Afin de ne pas refaire le même chemin, nous bifurquons à mi parcours vers une cascade. Le chemin est moins bien entretenu et il faut à de nombreuses reprises escalader les arbres qui sont tombés. Au bout, la cascade est belle mais nous y restons peu. Il commence à pleuvoir et il nous faut encore rallier un village pour prendre un bus de retour à Bariloche. Nous longeons alors le lac Gutierrez et arrivons à Villa Los Cahues, petit village de montagne au bord du lac. Quinze minutes plus tard le bus arrive et nous ramène à bon port.




Le soir, Kim nous concocte un délicieux pain de viande et des petits légumes. Comme la veille, nous cuisinons ensemble tout en dégustant un bon Malbec. Je ne m'en lasse pas.
 
Au réveil, le lendemain, il neige à gros flocons.
Mon dos n'est toujours pas en forme et m'a fait souffrir durant toute la journée de marche. Je ne peux plus continuer comme cela. Fran m'accompagne alors dans le centre qui le suit lui même pour un gros problème de dos. L'efficacité du centre est impressionnante. En un quart d'heure, un médecin m'ausculte. Il soupçonne une inflammation du nerf sciatique. J'ai donc droit à des anti-inflammatoires ainsi que 5 séances de kiné que je peux commencer immédiatement à l'étage du dessus.
C'est à ce moment là que je décide de rester un peu plus que prévu à Bariloche. Si je veux profiter sereinement de la fin de mon voyage autant ménager ma monture dans un endroit sympa.

Il m'est tout de même difficile de rester à ne rien faire surtout que le temps vient de se dégager. La fine équipe toujours composée de Kim, Jan et Kelson, se met donc en route vers 15h pour une petite rando sympa qui nous mène au sommet Campaniero. Cette balade détient le meilleur ratio effort/vue. En effet après seulement 25minutes d'ascension certes très abrupte, le chemin accède à un bâtiment pourvu d'une vue à 350 degrés sur les Andes et les lacs des environs. Magnifique même si les nuages assombrissent un peu le paysage.




Nous rentrons ensuite à l'auberge pour une nouvelle session cuisine-apéro. Ce soir c'est quiche lorraine, tarte à la tomate et crêpes en dessert. C'est aussi le dernier soir pour Kim et Yan. Encore une rencontre bien sympa. Je compte bien passer vous voir à Bruxelles les amis !
 
Mercredi je fais la connaissance de Théo, un Français nouvel arrivé à l'hostel. Après ma séance de kiné, nous partons ensemble faire une balade qu'il a repérée et qui débouche sur une cascade. En y regardant de plus près, pendant le trajet en bus, je réalise qu'il s'agit de la même cascade que j'ai visitée lundi. Nous improvisons donc sur place une autre petite randonnée sans grand intérêt mais qui nous donnera tout de même de belles vues sur le lac. Elle débouche sur la route 40, route mythique qui traverse l'Argentine du Nord au Sud. En cherchant notre chemin pour rejoindre cette route, un local propose de nous ramener à Bariloche. Que demander de plus ?
 



Jeudi nous partons avec Kelvin et Théo à la découverte du parc Llao Llao situé à 40 minutes à l'ouest de Bariloche. On y trouve d'abord l'un des rares hôtels 5 étoiles d'Argentine perché sur une colline avec vue panoramique sur les Andes. 
C'est également au coeur de ce parc que se trouve une des plus belles vues de la région. Il nous faut une quarantaine de minutes pour atteindre le sommet Llao Llao. Le spectacle à l'arrivée est merveilleux. Le lac Nahuel Huapi se perd dans les Andes. Des îles apportent leurs touches de vert. La neige recouvre les sommets. Nous restons là un bon moment en silence. Je finis même par m'endormir sereinement.
 







Nous laissons Kelvin en haut puis partons avec Théo découvrir les plages un peu plus bas. Le bord de l'eau est sympa aussi. Nous nous posons un petit peu avant de reprendre le chemin du retour.




Le soir Fran nous prépare un asado (barbecue argentin). C'est tout un rituel. Il faut d'abord préparer les braises dans une espèce de panier métallique à part. Une fois rouges, elles sont déposées sous le grill. Cela permet de mieux maîtriser la cuisson de la viande. Nous nous régalons et la soirée finit tard, très tard.


La journée de vendredi est donc synonyme de repos. Je ne sors de l'auberge que pour le kiné et acheter à manger. Au programme, bronzage sur la terrasse, coupe du monde de rugby, films et pour finir, un peu de babysitting du jeune Felix, le fils de Fran de passage pour la soirée.

Mon dos s'améliore doucement mais sûrement. Histoire de garder toutes mes chances d'être en état pour le dernier gros trek de mon voyage qui se trouve au sud du Chili, j'ai décidé de changer un peu mon parcours. Plutôt que de continuer vers le Sud Ouest, je vais passer côté Est et descendre de ce côté jusqu'à Ushuaia. Je remonterai ensuite par Torres del Paine au Chili et El Chalten en Argentine qui sont deux gros spots de randonnées. J'ai en plus trouvé un vol pas cher pour rejoindre Buenos Aires et m'éviter un trajet de plus de 30h. Mon dos me remercie !

Après une dernière séance de kiné samedi, je quitte Bariloche et pars pour El Bolson situé à 2h au sud. Je pensais prendre le bus de 15h mais il est plein lorsque je me pointe comme une fleur au terminal de bus vingt minutes avant le départ. Ça ne peut pas marcher à tous les coups. J'attends donc deux heures le bus suivant. 
J'arrive en fin de journée dans une petite bourgade enclavée dans les Andes. Histoire de ne pas me faire avoir deux fois de suite, je m'occupe immédiatement de mon bus du lendemain pour l'Est du pays. Puis je m'installe dans l'hôtel le plus proche de la compagnie de bus afin de pouvoir profiter le plus possible de mon dimanche. Comme d'habitude, je suis super bien accueillie et les employés m'annoncent que ce soir c'est asado. Ce n'est décidément pas ici que je vais devenir végétarienne. 

En discutant un peu avec les gens, je réalise que la majorité des endroits à visiter dans le coin nécessite une voiture. La chance continue à me sourire et je fais la connaissance d'une super bande de copains venus passer trois jours à El Bolson. Ils s'appellent Manu, Jésus, Gonzalo et Daniel, viennent de Neuquén, où commence la Patagonie, et ont une place dans leur voiture. La soirée asado est bien sympa et nous permet de faire connaissance. 

Nous partons en milieu de matinée le lendemain, direction le Bosque Tallado. Sur la montagne Piltriquitrón, une forêt d'arbres morts a été sculptée par des artistes venus de tous le pays. Pour s'y rendre, il y a d'abord 12km de piste bien défoncée puis une heure d'ascension assez abrupte par endroit avec de jolies vues sur la ville. C'est sympa un musée en forêt ! Les sculptures sont de tous les genres. Certaines nous inspirent plus que d'autres...








Nous continuons l'ascension jusqu'à un refuge. 20 minutes de grimpettes. Il y a un trail aujourd'hui. Nous sommes doublés pas des tarés qui font tout le chemin en courant, depuis la ville !
En haut, la pause maté s'impose. Enfin pas pour tout le monde, Daniel et Gonzalo visiblement en surplus d'énergie décident de continuer plus haut notamment jusqu'à cette cascade de glace et même au sommet du pic qui la surplombe pour Daniel. Je suis en mode "je ménage mon dos", je reste donc tranquillement avec Manu et Jésus à déguster une bière artisanale. 





Les garçons veulent ensuite me faire découvrir un endroit qu'ils adorent et où ils vont d'ailleurs passer la nuit. Un camping au milieu d'une forêt au Nord d'El Bolson. Le proprio y a installé des cabanes en bois et est en train d'y construire des maisons de Hobitt. L'endroit respire la sérénité. Nous pique-niquons là (à 16h car c'est l'Argentine...) puis arrive déjà le temps de nous quitter. Ils me ramènent à l'hostel une heure avant mon bus. 
Gracias chicos por este día de "sabor latina" ;-)



Douze heures dont une nuit plus tard, je retrouve l'Atlantique que je n'avais pas vu depuis longtemps ! Me voilà à Puerto Madryn et une nouvelle semaine commence. 
Je choisi l'hostel "La casa de Tounens", le moins cher et le plus proche du terminal de bus. Je l'ai repéré la veille sur internet. Les commentaires sur son petit déjeuner copieux ont attiré mon attention ;-)
Il est tenu par Vincent, un Français, et la majorité des clients le sont également. J'aurai droit à du bon pain et des gâteaux maison tous les matins !

Je débarque dans l'hôtel à 7h30 du mat', l'odeur du pain frais envahit mes narines, Vincent me propose de me mettre à table. Je sais déjà que je vais être bien ici !
A ce moment là, Laura et Sylvain, un couple parisien, attendent que l'on vienne les chercher pour une excursion. Je discute un moment avec eux et découvre qu'ils comptent louer une voiture le lendemain afin de visiter la péninsule de Valdes. Deux autres Françaises se joignent à eux, il reste donc une place dans la voiture et elle est pour moi !! Tip-top puisqu'il n'y a pas d'autre moyen que la voiture pour visiter cette réserve naturelle. Cinq minutes après leur départ, Pauline s'installe en face de moi à la table du petit déjeuner. Elle travaille à l'hostel depuis deux semaines et me propose d'aller "au ponton" le temps que mon dortoir soit prêt. Je ne sais absolument pas à quoi m'attendre puisque je suis venue ici sur recommandations mais sans trop me renseigner. Et là c'est surprise. Je savais être à la bonne saison pour les baleines mais je ne pensais pas les voir d'ici, dans la baie, depuis la plage, depuis le ponton. Elles sont partout. Il y en a des dizaines. Et pour la première fois de ma vie, j'en vois sauter. Je suis émerveillée. Des lions de mer nous rendent également visite. Nous restons là un long moment. Ni Pauline, ni moi ne voulons rentrer. C'est fou de vivre ici et de voir chaque année ces énormes mammifères marins barboter devant sa porte. 
En effet, les baleines franches australes viennent ici tous les ans mettre bas. La baie protège les baleineaux des prédateurs. Elles reviennent ensuite en général un an plus tard avec leur bébé pour lui montrer le lieu de sa naissance afin que lui aussi se reproduise à cet endroit dans le futur. 
Ainsi la plupart des baleines que l'on aperçoit sont accompagnées de leur petit et c'est encore plus beau !







Nous finissons par quitter ce merveilleux spectacle. Après un repérage pour les voitures de location, je rentre me reposer à l'auberge. 
Je rencontre Hélène et Virginie qui font partie du plan voiture de demain. Nous partons ensemble avec Gaël, un autre Français en vadrouille, récupérer la voiture de location. Le plan initial est d'aller voir les baleines depuis une plage au Nord. Sauf que l'employée de l'agence de location pense qu'il est un peu tard et nous recommande plutôt de faire un petit tour sur la côte au sud avant que le soleil se couche. Il y a une colonie de lions de mer que nous aurons peu de chance de voir car la marée est haute mais la route pour s'y rendre est sympa. Nous nous exécutons. Les points de vue sont jolis. Le vent souffle fort, l'océan est déchaîné. C'est chouette. Arrivés sur le site des lions de mer nous faisons demi-tour. Un gardien nous indique qu'il n'y a effectivement rien à voir. Retour hostel. 

Mardi, nous partons donc à cinq, Virginie, Hélène, Laura et Sylvain. Il est 7:30, nous commençons par la plage del Doradillo où il faut être à 8h à la marée haute. Nous ne sommes même pas encore garés que nous hurlons déjà de joie. Elles sont là, tout près. Les baleines sont tellement près qu'on a du mal à y croire. Nous courons sur la plage pour nous approcher. Je suis époustouflée, émerveillée, complètement émue. Les larmes me montent aux yeux quelques minutes plus tard lorsque je les entends respirer. Ce son est pourtant proche d'un bruit de tuyauterie mais il est saisissant. J'ai encore des frissons en écrivant. 






L'envie de se mettre à l'eau est très forte. Les mamans câlinent leurs baleineaux. Les bébés donnent des coups de queue et de nageoires. Elles se roulent dans tous les sens. C'est un festival ! Je suis sous le choc des émotions. Il y a des jets de partout. Je pourrais y passer la journée. Nous y restons plus d'une heure. Il faut nous arracher au spectacle. Nous avons encore un sacré programme pour la journée. 

Nous reprenons donc la route jusqu'à Puerto Pirámide d'où partent les excursions "baleine". Après avoir réservé notre sortie en mer pour la fin d'après-midi, nous reprenons la route, enfin la piste plutôt, puisque très vite l'asphalte se transforme en gravier et ce sera ainsi toute la journée. Nous ne roulerons pas à plus de 60km/h sur près de 300km. Mais ce n'est pas grave, nous avons le temps et cela nous laisse plus de chance d'observer les animaux. Laura, notre œil de lynx nous repère un mara. Nous croisons des groupes de guanacos (le plus petit des camélidés d'Amérique Latine parmi les lamas, les alpagas et les vicuñas) ainsi que des choiques, cousines de l'autruche. 




A l'heure du déjeuner nous atteignons la mer. Nous nous arrêtons d'abord sur le site de nidification d'une colonie de manchots de Magellan. Ils sont très drôles à observer. Tellement maladroits sur terre et si agiles dans l'eau. Ils sont fidèles en amour. Les mâles se reproduisent chaque année (vers Septembre/Octobre) avec la même femelle qu'ils retrouvent en poussant des cris qui ressemblent fortement aux braiments de l'âne. Ils vont même jusqu'à récupérer les mêmes pierres et refaire leur nid au même endroit d'une année sur l'autre. Chaque couple couve 2 à 3 œufs par année. Une fois éclos il faut encore les protéger des prédateurs à terre. Les petits n'obtiennent leur pelage étanche qu'à l'âge de trois mois. Les parents se relaient donc pour aller leur chercher à manger. En février/mars, tout le monde est prêt pour la grande aventure. Ils migrent donc vers les zones riches en nourriture qui s'étalent sur la côte Atlantique de l'embranchement du fleuve Plata au niveau de Buenos Aires jusqu'au sud du Brésil. 





Nous pique-niquons ensuite à Punta Cantor où il est possible d'observer des colonies de lions de mer mais aussi d'éléphants de mer ! Première fois que j'en vois de ma vie et c'est impressionnant par sa taille. Le mâle dominant est entouré de son harem qui peut aller jusqu'à 100 femelles. Lors de la période de reproduction, il doit toutes se les faire s'il ne veut pas perdre une partie de son territoire. Cette période dure 90 jours durant laquelle les mâles cessent de se nourrir et perdent 12kg par jour en moyenne. Vous me direz, cela ne leur fait pas de mal, certains pèsent près de 4 tonnes à l'arrivée ! 
Nous aurons la chance d'en observer en pleine action. C'est qu'ils sont romantiques en plus. Comme dans les films, ils s'enlacent au bord de l'eau, bercés par les rouleaux... Seul différence, des dizaines de copains sont affalés à deux pas... 
Les autres mâles, plus petits (parce que plus jeunes) restent en périphérie du groupe. Ne vous inquiétez pas, vous aussi un jour vous aurez votre harem...
Seuls les mâles ont une sorte de trompe. Ils font partie des animaux pour lesquels il existe le plus de différences physiques entre le mâle et la femelle. Rien que par la taille et le poids il est aisé de deviner qui est le patron !
Ce sont aussi de sacrés apnéistes puisqu'ils peuvent rester près de 2h sous l'eau et aller jusqu'à 1300m de profondeur pour se nourrir !







Le paysage est aussi magnifique. Une langue de sable longe la côte. Elle accueille plusieurs colonies. 
Nous faisons une petite balade digestive durant laquelle nous cherchons désespérément les orques. Car l'endroit est unique au monde. En effet, seulement sur les plages de cette péninsule, les orques se projettent sur la plage afin de manger les bébés lions ou éléphants de mer. Ce qui a sûrement inspiré certains parcs animaliers... Lorsqu'un bébé orque ne parvient pas à retourner à l'eau, sa maman arrive pour le pousser. Cela doit être complètement fou à observer. Nous n'aurons pas cette chance. Le temps passe et il est temps de reprendre la route pour rejoindre notre bateau. En chemin nous croisons, toujours grâce à l'œil vigilant de Laura, une famille de maras. 




De retour à Puerto Pirámide, un charmant guide nous attend sur un gros semi-rigide encore installé sur sa remorque. Le tracteur qui le tire nous met à l'eau alors que nous sommes déjà à bord avec une cinquantaine de touristes. 


Nous commençons par longer les magnifiques falaises sur lesquelles les couches de sédiments ont laissé un joli dégradé de couleurs. Sur des roches complètement plates et lisses des dizaines de lions de mer se prélassent au soleil pendant qu'un groupe de cormorans sèchent son plumage. Non loin, une baleine s'amuse tout près d'une embarcation. Les chanceux sont aux premières loges. Mais ce sera bientôt notre tour. En effet, peu de temps après, une fois l'autre bateau parti, nous nous approchons. Il s'agit en fait d'une mère et son bébé. Notre guide en profite pour nous donner quelques détails sur la vie sexuelle des cétacés. Et ben ce n'est pas de tout repos ! 30h de coït avec plusieurs mâles qui ont la gentillesse de se relayer. Il est donc impossible pour la baleine de savoir qui est le père. De vraies dévergondées ces baleines ;-) Pour le détail cru, chaque éjaculation représente 5 litres de sperme... La grossesse dure ensuite entre 12 et 18 mois à une fréquence d'une tous les cinq ans (on comprend pourquoi...). Le baleineau pèse 1 tonne à la naissance et mesure 5-6m avant d'atteindre entre 30 et 50 tonnes pour 16/18m de long à l'âge adulte




Après un petit moment d'observation, nous partons à la recherche d'une nouvelle baleine sauf que nous sommes interrompus par un groupe de dauphins obscurs, venus surfer les vagues du bateau et nous montrer leurs capacités acrobatiques. Ils sont noirs et blancs. Magnifique ! L'excitation est à son comble. Des lions de mer s'amusent avec eux et au loin une baleine et son baleineau se font des papouilles. Je ne sais où donner de la tête. Je suis au Paradis !!
Le baleineau hyper curieux s'approche tout près du bateau. L'eau n'est pas hyper claire mais permet  tout de même de réaliser la taille immense du spécimen. Je filmais à ce moment là donc pas de photo mais wahou !!! Le temps passe à mille à l'heure puisque j'ai l'impression que seulement 20 minutes sont passées lorsqu'il faut déjà rentrer. Nous aurons passé 1h30 sur l'eau. Pas assez à mon goût !



Nous rentrons à l'auberge des étoiles plein les yeux !! Les lumières du coucher de soleil sont stupéfiantes ! La décision est prise, nous repartons voir les baleines sur la plage demain matin !

Le lendemain, le temps est bien plus nuageux mais la mer est d'huile. Elles sont encore là quand nous arrivons vers 8h30 mercredi. Que du bonheur ! Nous passons près de deux heures à les admirer. A un moment, une baleine semble allaiter son petit. Ces nageoires sont immobiles, hors de l'eau, comme si elle était allongée sur le côté. Magique ! 
Au moment de partir, j'ai même la chance d'en voir une autre faire un saut incroyable, tout près du bord. Son corps entier est au dessus de l'eau et restera à jamais gravé dans ma mémoire. 









Nous repassons un moment à Puerto Madryn. Nous laissons Hélène et Virginie qui prennent un bus pour le Sud un peu plus tard dans la journée. Je dois les retrouver dans deux jours. 
Deux autres Françaises les remplacent dans la voiture : Maud et Agathe. Nous partons pique-niquer à Rawson, au Sud de Puerto Madryn, face à une colonie de lions de mer. Afin de mieux les comprendre nous imitons un moment leur mode de vie. L'odeur à vite eu raison de nous...






Puis nous continuons encore plus au sud pour rejoindre la colonie d'éléphants de mer qu'il est possible d'approcher tout près sur Playa Escondida (plage cachée). Impressionnant ! Vous verriez la masse que représente le mâle ! Il en impose ! À ses côtés, ses femelles, chacune accompagnée d'un nouveau né. Un peu plus loin, les mâles périphériques qui n'ont pas encore gagné au jeu du plus fort. 











Il y a plusieurs petites colonies étalées tout au long de la plage en bas des falaises. 


Là aussi, il est dur de partir. Nous finissons par nous y résoudre au bout d'une heure afin de pouvoir rendre la voiture à temps. Quelle journée ! Je suis vraiment émerveillée par la vie marine et me demande de plus en plus pourquoi j'ai fait des études de commerce !! Peut-être arriverais-je à goupiller les deux ?

Ainsi s'est terminé mon premier séjour en Patagonie et je suis encore sous le choc de toute cette beauté. Entre les lacs, les montagnes, les grands espaces à l'ouest et la vie marine à l'est, je suis vraiment tombée amoureuse de cette région et suis contente d'y repasser avant la fin de mon voyage. 
En attendant, un nouveau rêve m'attend. J'ai pris la route pour Ushuaïa. Un voyage de plus de 30 heures vers le bout du monde, la terre de feu. La suite au prochain épisode. 

Plein de bisous.