jeudi 18 juin 2015

Into the wild - Equateur - Iles Galapagos


L'arrivée sur le continent Américain n'a pas été de tout repos. En quatre jours, nous sommes parties de l'île de Pâques, arrivées à Santiago du Chili vers 2h du mat où nous avons passé la journée à traîner à l'auberge. Notre seule sortie dans la ville sera pour le déjeuner proche de la place d'armes. 


Le soir même nous reprenons déjà notre vol pour Quito avec une escale à Lima. Nous atteignons la capitale équatorienne et notre nouveau lit vers 4h du matin.


Quelques heures de sommeil plus tard, nous trouvons quand même la force de visiter Quito et son vieux quartier classé à l'Unesco. Mais nous sommes au radar.

La ville est magnifique. A tous les coins de rue, des églises, des basiliques, des cathédrales aux influences espagnoles. Les façades des maisons, datant pour la plupart du XVIIe siècle, sont bien colorées et sculptées. 






Nous nous perdons volontairement dans les ruelles et y découvrons la place de l'indépendance, avec derrière le palais du gouvernement 



et la cathédrale métropolitaine.


Plusieurs fois, au détour d'une rue, la vierge de Quito apparaît au sommet de sa colline (El Panecillo).



Après des mois de temples, nous remettons les pieds dans une église. Le dépaysement est tout de même total. Ils n'ont pas lésiné sur la décoration ! C'est très chargé !


La ville est au cœur de la cordillère des Andes. Les maisons ont donc été construites sur les flancs du volcan Guagua Pichincha à 2850m. Conclusion : ça grimpe ! Nous ne réaliserons qu'après coup que nous sommes dans la deuxième capitale la plus haute du monde. Voilà qui explique notre rythme si ralenti. Nous qui avions peur d'avoir pris un coup de vieux et de ne plus supporter une nuit écourtée... Ouf nous voilà rassurées.


Du coup, pourquoi ne pas grimper en haut des tours de la Basílica del Voto Nacional??? La vue d'en haut donne un bon aperçu de Quito.





Le soir nous tombons comme des mouches après un premier repas local très gras. Il semble que les fastfood aient colonisé le continent sud-américain. Nous avons choisi l'escalope panée frites, seul plat à contenir des légumes. A savoir un avocat et une tomate...


En deux jours en Amérique du Sud, nous avons déjà constaté à plusieurs reprises que les latins ont le sang chaud et ça commence très tôt !! Dès l'âge de dix ans, ils n'hésitent pas à se rouler d'énormes pelles de film hollywoodien à la sortie des classes.

Nous avons également retrouvé le doux son des sifflements de rues et autres petites attentions de nos machos préférés. La cerise sur le gâteau a été notre colocataire colombien qui n'a pas hésité une seconde à s'envoyer en l'air en plein dortoir, au point de me réveiller à 4h du matin. Ça change de la retenue asiatique...


Mardi 9 juin, le réveil sonne tôt. Mais on s'en fiche. Une nouvelle destination de rêve nous attend déjà : l'île des Galapagos et sa vie sauvage incroyable !!!


Un coin pareil se mérite. Pour l'atteindre, Il nous a d'abord fallu prendre deux bus locaux pour rejoindre l'aéroport (coût de l'opération 2,5$ au lieu de 15$ de taxi, bam trois repas de gagnés !). Nous constatons que peu de femmes travaillent car les bus sont uniquement remplis d'hommes.


Une fois à l'aéroport, il faut ensuite passer les contrôles des sacs très stricts pour l'entrée dans cette reserve naturelle. Notre brique de lait a bien failli se faire refouler... On nous avait déjà confisqué un oignon entre l'île de Pâques et Santiago. Pas question de se faire avoir à nouveau !

Une fois dans l'avion, nous nous apercevons que le vol n'est pas direct et qu'il y a une escale à Gualaquil (2ème ville équatorienne). Arrivées aux Galapagos, le périple n'est pas terminé. L'aéroport est situé sur l'île de Baltra, une parmi les 48 îles (19) et îlots (29) que comprend l'archipel. Afin de rejoindre l'île principale de Santa Cruz et sa capitale Puerto Ayora, nous devons encore prendre un bus, un bateau et de nouveau un bus. Le temps de sillonner la ville sac au dos, pour trouver le meilleur plan de logement, nous ne prenons possession de notre chambre qu'à 15h. Cela fait 9h que notre réveil a sonné à Quito... Contentes d'être arrivées !


Le reste de la journée sera dédié à l'organisation de notre sejour. Malheureusement, peu d'activités peuvent se faire par soi même. Nous commençons donc la tournée des agences et mettons à exécution nos techniques de négociations.


Le lendemain, nous partons pour une des rares balades qu'il est possible de faire sans guide. Direction la lagune aux tortues. Il s'agit en fait d'un lieu de nidification de tortues marines et d'iguanes. L'endroit est donc très surveillé. L'entrée et la sortie des visiteurs sont contrôlées.

Pour s'y rendre, il faut emprunter un chemin bordé de cactus. Ces plantes constituent la nourriture favorite des stars de la région: les tortues géantes et les iguanes marins. Régulièrement de très beaux lézards font un bout de chemin avec nous.



Après deux km, la plage apparaît. Elle est longue et belle. Nous y croisons de magnifiques crabes rouges des Galapagos et nos premiers iguanes marins. Ces derniers sont également endémiques et constituent la seule espèce d'iguanes à vivre en partie dans l'eau puisqu'ils se nourrissent principalement d'algues. Ils sont pour la plupart noirs mais quand vient la période de reproduction, les mâles arborent des couleurs incroyables comme le rouge, le bleu et le vert. Les tailles et les couleurs de ces bestioles diffèrent sur chacune des îles des Galapagos mais ils ont définitivement colonisé le territoire. Afin de mieux les comprendre, je tente de me mettre à leur place...








Au bout de la plage, nous nous arrêtons dans une petite baie pour nous baigner. Elle est censée héberger quelques pointes blanches et autres animaux marins mais la mauvaise visibilité ne nous permettra pas d'en observer.



De retour "en ville", nous prenons la direction d'une reserve de tortues géantes, localement appelées Galapagos (d'où le nom de l'archipel hehe !).  Pour cela nous levons le pouce et nous retrouvons rapidement dans la voiture d'un local qui rentre chez lui à Santa Rosa, où se trouve la reserve. Le stop est assez répandu ici à tel point qu'ils en ont fait un petit business. En effet, toute course se paye 1$. Je me demande comment font les taxis pour vivre. Et dire que les taxis parisiens râlent depuis l'arrivée de Uber...


Le seul inconvénient de ce moyen de transport est que notre chauffeur ne nous dépose pas vraiment sur site mais devant chez lui. Nous voilà donc parties pour une bonne heure de marche pour atteindre la reserve. À peine arrivées sur place, nous rencontrons une géante. Elle est magnifique. Un vrai dinosaure.


Les gérants de la reserve nous prêtent des bottes et nous partons à la recherche d'autres tortues géniales. Nous en croisons quelques unes dont un spécimen vraiment énorme. Impressionnant ! Elle a environ 90 ans. Et ce n'est apparemment pas la plus grosse.




En repartant, nous rencontrons un groupe de Suisses avec qui nous faisons un bout de chemin. Nous visitons ensemble un tunnel de lave de 400 m de long. Il y en a dans peu d'endroits au monde. Il y en aurait en France, d'ailleurs.

Le principe est simple. Une coulée de lave se forme. La partie supérieure se solidifie en refroidissant tandis que le cœur reste fluide et circule jusqu'à ce que l'éruption soit terminée et que la lave s'évacue vers l'océan ou plus bas dans une vallée. Elle laisse alors un véritable tunnel. Le plus grand fait 59 km et se trouve à Hawaï.

C'est assez étrange. On a du mal à croire que cette formation est naturelle. Sauf peut être au moment où il faut ramper pour accéder au bout du tunnel.



De retour en ville, nous finalisons le programme du sejour. Nous avons craqué et réservé une croisière de cinq jours en catamaran. Cela nous permet de découvrir plusieurs îles et de se laisser porter pendant qq jours. Nous ne reviendrons pas de si tôt. A quoi bon se priver ??? Départ prévu dans quatre jours. Ça va être canon !


Le soir nous partons dîner aux kiosques. Il s'agit d'une rue bordée de restaurants au milieu de laquelle, chaque soir, des grandes tables sont installées. Pour les petits budgets, chaque restaurant a son menu. En général, il comprend une boisson, une soupe, un plat de viande ou de poisson avec du riz et des haricots rouges ou une petite salade, et parfois même un dessert. Les prix varient entre 3,5 et 7$. Pas mal non?


Jeudi, réveil à 6h. Un ferry nous attend. Nous changeons d'île et partons rejoindre la délicieuse Isabela. Après 2h30 de traversée mouvementée (merci Orlane et Rem de nous avoir conseillées de nous mettre à l'arrière du bateau, l'estomac a quand même un peu souffert mais au moins notre dos est intact), le petit port est en vue et l'île nous plaît déjà. Des oiseaux par centaines tournent autour du bateau. Certains sont en pleine séance de pêche et plongent tous ensemble dans l'eau pour choper du poisson. C'est impressionnant. Ça doit l'être d'autant plus pour les poissons qui se font littéralement attaquer. Nous apprendrons plus tard, qu'il s'agit de fous à pattes bleues ou "boobies". Au milieu d'eux des pélicans se baladent tranquillement.



Une fois accostés, nous entendons comme des bêlements. Il s'agit en fait d'une colonie d'otaries et de lions de mer qui sont installés au port. Ils ont carrément investi un petit abri au bout d'un ponton. Certains sont au sol mais d'autres sont complètement avachis de tout leur long sur les bancs. Il y en a également dans l'eau en train de jouer.







Après une petite demi heure de balade dans le village de Puerto Villamil, nous dégotons un petit hôtel bien sympathique au doux nom de Brisa del Mar.

Sur recommandations de deux amis genevois, Orlane et Rem, c'est sur cette ile que nous avons décidé de plonger. Nous ne perdons pas de temps et partons réserver nos plongées auprès du seul club de l'île. Les vidéos qu'il nous montrent annoncent du lourd. Le rendez-vous est pris pour dans deux jours. Nous en profitons pour réserver une randonnée jusqu'aux volcans Sierra Negra et Chico qui ne peut se faire sans guide.


Notre programme sur Isabela est donc bouclé. Nous avons maintenant l'après midi de libre. La nature nous appelle. A dix minutes à pieds de chez nous, tout près du port où nous avons accosté quelques heures plus tôt se trouve une petite baie appelée Concha Perla. C'est un spot de snorkeling très connu car l'on y croise régulièrement des otaries, et des pingouins. Nous tentons donc notre chance dès le premier jour mais sans succès. Tout d'abord, j'ai bien failli ne jamais atteindre la baie puisque concentrée sur mon téléphone, je n'ai pas vu l'énorme branche qui barrait le passage sur la passerelle. Elle m'a arrêtée nette m'ouvrant la tête par la même occasion. Plus de peur que de mal, l'ouverture n'est pas profonde. Mais qu'est ce que ça saigne la tête... Nous finissons par atteindre la baie en slalomant entre les branches et les iguanes. Puis nous partons à l'eau. La visibilité n'est pas top. L'eau est toute verte, ce qui arrive apparemment quelques jours par mois, et pas d'otaries ni de pingouin. En revanche, nous y verrons de beaux canyons sous marins, nos premiers iguanes marins dans l'eau et nous approcherons de très près les crabes rouges des Galapagos. Pour le reste, nous reviendrons demain.




Après une petite sieste ; et oui il faut savoir s'adapter à son environnement et en Amérique Latine tout comme en Espagne, la sieste est culturelle ; nous prenons la direction d'un petit lac dans lequel vivent des flamands roses. Pour s'y rendre, il faut passer quelques passerelles au milieu des mangroves, et traverser des paysages rocailleux parsemés de cactus.




Le spectacle qui nous attend ensuite est magnifique. La lumière de fin de journée est parfaite pour ce moment. Le rose quasi fluo des flamands roses ressortencore plus intense. Nous restons un moment à les regarder jacasser, pêcher, s'envoler. Saviez-vous que ces oiseaux sont roses car ils se nourrissent exclusivement de crevettes ? Il y a d'ailleurs dans le groupe quelques jeunes qui n'ont pas encore complètement changé de couleur. Heureusement que ce n'est pas la même chose pour les humains. Imaginez la couleur qu'on aurait !!

Le pelage rose indique également que l'oiseau a atteint la maturité sexuelle.






Sur le retour, nous buvons quelques cocktails au coucher du soleil dans un bar hyper sympa situé en bord de plage. Faut pas croire mais ça bouge sur Isabela !! Enfin surtout à l'heure de l'happy hour. A 19h il n'y avait plus personne...

Après quelques tentatives sur la slackline, nous constatons que c'est un sport qu'il faut définitivement pratiquer sobre. Nous rentrons donc dîner.




Vendredi, direction les volcans Sierra Negra et Chico. Nous sommes tout d'abord parties avec trente minutes de retard car le bus nous avait tout simplement oubliées. Un taxi nous a donc emmenées rejoindre le groupe qui nous attendait au départ de la rando. L'ascension peut alors commencer. Notre guide nous apprend de nombreuses choses sur la formation des Galapagos. Comme les autres iles du Pacifique visitées précédemment, il s'agit d'îles entièrement volcaniques. Les premiers volcans sont sortis de l'ocean il y a plus de 8 millions d'années. Les plus anciens sont éteints et constituent les iles à l'Est de l'archipel comme San Cristobal et Santa Cruz. Les îles les plus récentes, comme Isabela, connaissent une activité volcanique encore très importante. Le Sierra Leone est entré en eruption en 2005. Le volcan Wolf, point culminant des Galapagos (1700m) également situé sur Isabela mais tout au Nord, s'est réveillé peu de temps avant notre arrivée. La particularité de ces volcans est qu'ils sont assez plats et leurs cratères gigantesques. Il n'y a donc pas de véritable risque d'explosion contrairement aux volcans très coniques. Le cratère va plutôt se fissurer à plusieurs endroits laissant échapper de grandes coulées de lave.


La vue du cratère du Sierra Negra est impressionnante. Il s'agit d'un des plus grands du monde avec 11km de diamètre. D'ailleurs ce n'est pas un cratère mais une caldeira car il fait plus de 2km de diamètre et n'a pas été formé par une eruption mais par un affaissement lié à une activité volcanique.

On aperçoit au centre la trace laissée par la derniere coulée de lave de 2005.



En chemin, une tortue géante croise notre route. 


Mais comment se sont-elles retrouvées sur ces terres qui n'ont jamais été reliées à un quelconque continent ? Comment des îles nées des profondeurs de l'océan peuvent elles avoir une faune et une flore aussi riche ?

Darwin s'est beaucoup penché sur la question. Il a passé 5 semaines à étudier les nombreuses espèces de l'archipel et en parle dans ses nombreux ouvrages.

Les animaux (qui n'étaient les mêmes qu'aujourd'hui bien évidement) seraient arrivés par la mer, en s'accrochant à des végétaux, comme les branches de mangrove notamment. Les plus forts ont survécu à la traversée (la premiére île est à 1000km des côtes). Il a fallu ensuite s'adapter à l'aridité des lieux. Les reptiles sont ceux qui s'en sont le mieux sortis. C'est pourquoi ils sont si nombreux aux Galapagos. Mais tous les animaux ont ensuite évolué avec leur environnement. D'ailleurs chacune des iles a ses animaux spécifiques, adaptés à la topographie des lieux. Certaines tortues ont par exemple une carapace très relevée au dessus de la tête leur permettant de bien étendre le cou et d'atteindre les feuilles des arbres situées en hauteur.


La balade continue en longeant la caldeira géante puis descend en direction du volcan Chico. Le paysage est lunaire, hyper minéral et accidenté. Par endroit des trous béants laissés par un effondrement. Ailleurs des tunnels de lave sillonnent sur quelques mètres.

Nous marchons sur des coulées de différents âges et donc de différentes couleurs. La végétation est très pauvre. Quelques cactus et de rares arbustes ajoutent un peu de vert à la palette. C'est vraiment magnifique.









Le cratère d'El Chico est beaucoup plus petit mais cela ne nous empêche pas de nous sentir bien minuscules à côté de ces forces de la nature.



Il est temps de rebrousser chemin. Après un pique-nique bien mérité à l'ombre d'un arbre, chacun repart à son rythme en direction du point de départ. Nous bouclerons le tour en 4h30.




Après la sieste, nous reprenons nos masques et tubas et tentons à nouveau notre chance à Concha Perla. La visibilité est meilleure. Un nuage de raies aigles passe juste en dessous de nous. Les iguanes marins sont toujours là. En revanche, toujours pas d'otaries ni de pingouins. Ils se font désirer...




C'est en plongée, le lendemain que nous verrons notre première otarie sous l'eau. Elle est passée en coup de vent pour nous dire "préparez vous ça va envoyer du lourd!!!". Et le festival a commencé : des tortues en pagaille, des raies mantas et diables de plus de 4m, des requins marteaux, des pointes blanches et des requins des Galapagos. Magnifique moment !








Au retour, en attendant que le matériel soit déchargé, nous discutons tranquillement devant un pingouin et une otarie qui chassent le même poisson. Bienvenus aux Galapagos !


L'après-midi, nous parcourons le chemin de randonnée qui longe la mer. Nous y croisons de nombreux animaux. Nous visitons la plage de l'amour qui ne s'y trouvait malheureusement pas... En revanche, c'est un site de nidification des iguanes. La magie ne fonctionne peut être que pour eux.








Tout près, un tunnel de lave abrite une famille de crabes. Certains oiseaux ont fait leur nid dans les cactus, d'autres lézards y font simplement la sieste.






Un fou aux pattes bleues regarde l'horizon. Pendant ce temps, les iguanes continuent leur séance de bronzage. Saurez-vous les compter sur cette photo?



Au moment où les oiseaux prennent leur envol, il est également temps pour nous de rentrer. Le soleil va se coucher. La lumière du crépuscule magnifiera le retour. Le reflet du ciel sur la plage donne une impression d'infini. L'image est belle.







Dimanche, dernière chance de voir des otaries à Concha Perla. Peut-être sont elles matinales en fait ?

Non, elles sont plutôt super énervantes. Pour la deuxième fois, elles se pointent au moment où nous sommes sorties de l'eau prêtes à partir. Et c'est à chaque fois un passage éclair. Je suis un peu déçue mais au fond de moi, je sais qu'il y aura forcément d'autres occasions.


Sans rancune pour nos amis les bêtes, nous partons visiter le centre d'élevage des tortues d'Isabela. Il y en a sur toutes les île habitées afin de sauver ces espèces aujourd'hui en voie d'extinction. Certaines ont déjà disparu. La cause, je vous le donne en mille: l'homme. Dès l'arrivée des espagnols au XVIe siècle, elles ont été chassées. Les marins les emmenaient vivantes en mer durant leur long périple. Leur résistance aux conditions extrêmes garantissait de la viande fraîche pour l'équipage. Il y a ensuite eu l'introduction d'animaux non endémiques comme les chiens, les rats, les cochons et les chèvres. Ils mangent les œufs et les bébés et détruisent la végétation nécessaire à la survie des tortues.

C'est simple, avant que l'homme mette les pieds aux Galapagos, les tortues géantes se comptaient par dizaines de milliers, aujourd'hui elles sont moins d'une centaine à vivre en liberté. L'homme doit donc intervenir pour les sauver. Les œufs sont récupérés dans la nature et mis sous incubateur. Les tortues sont ensuite gardées en captivité jusqu'à ce que leur carapace atteigne l'épaisseur suffisante pour se protéger des prédateurs. Cela peut parfois prendre de nombreuses années. Elles sont ensuite relâchées sur leur île d'origine.

Il a également fallu éradiquer les animaux étrangers. D'énormes campagnes de chasse ont eu lieu afin de faire disparaître les rats et les chèvres. On ne croise pas non plus beaucoup de chiesn. Les contrôles sont hyper stricts à l'entrée de chacune des îles afin qu'aucune espèce animale ou végétale ne s'introduise à nouveau sur le territoire.





A la fin de la visite, un petit panneau nous apprend à déterminer l'âge des tortues. Leur taille est un très bon indicateur. Elles n'atteignent en fait le stade de géante qu'autour des 100 ans et peuvent vivre jusqu'à 150 ans !!! Résistantes je vous dis !



Un petit coucou aux flamands roses puis nous prenons le chemin du retour.


En route, nous pique-niquons sur la plage. En dessert nous nous accordons un délicieux sorbet mangue fait maison dans des gobelets en plastique, puis il est temps de faire nos sacs. Je pars un peu en avance afin de passer un peu de temps avec la colonie d'otaries qui vit au port. Et là surprise ! Elles sont toutes dans l'eau en train de jouer. Certains touristes les ont rejointes. Je ne réfléchis pas longtemps. Deux secondes plus tard, je suis avec elles. Je nage avec des otaries, enfin !!!! Elles sont curieuses, joueuses, et aiment se donner en spectacle. Le moment fut bref mais intense. Quel bonheur !



Trempée mais heureuse, je monte à bord du bateau pour Santa Cruz. Bye bye Isabela. Ton charme, ta nature, ton rythme paisible nous a comblées.


La traversée en revanche, pas du tout. La houle est encore plus forte qu'à l'aller. Même à l'arrière nous sommes secouées dans tous les sens. Au bout de 2h30, nous sommes soulagées d'arriver et K.O. !


Nous repassons à l'agence pour récupérer un coupon égaré et avons la mauvaise surprise d'apprendre que notre croisière qui devait partir le lendemain est annulée. Nous sommes un peu déçues mais George, le gérant, va se démener pour nous mettre en place un super programme de remplacement. Et nous savons pertinemment que le plan B sera de toutes façons exceptionnel. Impossible de ne pas être comblé aux Galapagos. Cela nous laissera même la possibilité de plonger à nouveau.


Nous consacrons donc lundi à visiter un peu plus Santa Cruz. Rien que pour le marché aux poissons, cela vaut le détour. 



Tout d'abord le centre Darwin, où nous en apprenons davantage sur les tortues géantes. C'est ici que Solitario George, le célibataire le plus connu des tortues (désolée les filles je ne parlais pas de Clooney), s'est éteint et avec lui son espèce, en 2012. Il vivait dans la réserve depuis les années 70 mais il a refusé toutes les femelles qui lui ont été proposées (je vous jure que je ne parle pas de Clooney).

Lors de cette visite, nous avons constaté que l'homme n'est peut être pas le seul coupable dans l'extinction des tortues. Vu la maladresse des mâles au moment de passer à l'action, nous ne sommes pas près  de rencontrer leurs descendance. Pauvre femelle coincée sous le poids de ce boulet qui lui marche dessus tout en tentant de lui mettre son machin du mauvais côté. Je ne vous raconte même pas les cris qu'il poussait... En tous cas, cela a fini de me convaincre. Hors de question d'être réincarnée en tortue. Tout à l'air compliqué dans leur vie.





Le centre tente également de sauver certains iguanes terrestres de l'extinction. 


L'après midi nous mène dans un petit coin calme accessible en deux minutes de bateau taxi depuis Puerto Ayora. L'endroit s'appelle Las Grietas. Une fois passés les hôtels luxueux assez bien construits, où même les hérons s'y sentent bien,


et une petite plage très mignonne où pondent les iguanes,



nous sommes à nouveau en pleine nature. Quelques passages de passerelles, un étang, et le chemin se termine sur un canyon aux eaux cristallines bien rafraîchissantes.






La journée se terminera sur la petite plage histoire de peaufiner le bronzage des cinq derniers mois (non ne me détestez pas, je vous taquine...).


Notre première semaine aux Galapagos n'a été que du pur bonheur. Imaginez ce que c'est que de se réveiller chaque matin au milieu d'une des réserves naturelles les plus riches au monde. Les animaux semblent aujourd'hui vivre en harmonie avec les humains. Ils s'approchent de nous sans crainte, viennent même parfois nous toucher par curiosité. C'est juste magique et ce n'est que le début. La deuxième semaine a commencé et c'est un florilège de moments uniques en symbiose avec mère nature mais j'en garde un peu pour la prochaine fois. Je ne voudrais pas que vous fassiez une overdose de lions de mer, une allergie aux requins ou un rejet de pingouins... En tous cas, personnellement je ne m'en lasse pas !


Des bisous.


Photos: https://drive.google.com/open?id=0B-gmY_DQGzJvflFBeXdGakp2ZDNHOEFLaDRUZTBYR0YwZmNxZUM2NVJRM2hrSlFjYTlCc0k




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