dimanche 7 juin 2015

Du bleu plein les yeux - Moorea, Maupiti, Tahiti - Polynésie Française


La visite du paradis s'est poursuivie à un rythme un peu plus soutenu. C'est qu'il ne me reste plus beaucoup de temps et que le paradis est grand...

Mon vol depuis Fakarava vient à peine d'atterrir sur Tahiti que je fonce déjà vers le ferry pour rejoindre Celine sur Moorea. Le trajet ne prend que 30 minutes. De nombreux locaux y vont pour le week-end profiter de la beauté des plages, se balader en montagne ou déguster les nombreux fruits qui sont produits sur place. Il faut dire que cette île est un petit bijou qui résume assez bien les différents atouts de chacun des archipels polynésiens: une ambiance détendue et chaleureuse, des montagnes verdoyantes, des lagons aux dégradés de turquoises, quelques motus et une barrière de corail qui encercle le tout.


A l'arrivée du ferry, un bus fait le tour de l'île afin de déposer locaux et touristes dans leurs maisons et pensions respectives. Je retrouve Celine à l'apéro, avec cinq autres voyageurs sur un ponton au bord de l'eau. Nous passons la soirée là, à discuter et à chasser les étoiles filantes. Le ciel est magnifique ce soir là.


Le lendemain, après un petit déjeuner sur le ponton, nous partons visiter l'intérieur de l'île à cheval ce qui nous vaudra qq courbatures aux adducteurs. Nous traversons les nombreux champs d'ananas. Notre guide nous en met gentiment un de côté. Les vues sur la chaîne de montagne sont magnifiques. La jungle y est très dense. On se croirait dans Jurassic Park. La balade dure deux heures et nous rappelle à quel point le cheval est un merveilleux moyen de découvrir un endroit même s'il va me falloir un peu de pratique avant d'être vraiment à l'aise au galop... Niveau style, c'est du solide. Que pensez-vous de la charlotte sous (et non pas sur) la bombe?





Nous continuons la visite en scooter. Premier objectif: le belvédère et ses incroyables vues sur les baies de Cook et d'Opunohu.





En descendant, nous passons devant deux sites archéologiques: un Marae et une plateforme de tir à l'arc où les guerriers s'entraînaient au tir.


Nous pique-niquerons ensuite dans la coopérative de fruits du lycée agricole. Moorea fournit la majorité des fruits de Polynésie. L'usine de jus de fruits de la région est d'ailleurs située sur cette île. Nous aurons le plaisir de goûter un délicieux jus passion ananas.


La journée avance à une vitesse folle. Notre ferry de retour est à 16:45 et nous voulons profiter de la plus belle plage de l'île qui est située sur la route de l'embarcadère. Nous retournons donc récupérer nos bagages à la pension. Comme nous ne pouvons pas tout mettre sur le scooter, je pars en stop. Une première voiture s'arrête au bout de qq minutes. Une jeune femme installée avec son homme depuis Septembre sur Moorea. Ils ont monté une affaire de balades en pirogue. Super sympa, elle m'avance à mi chemin. A peine déposée, une nouvelle voiture s'arrête. Je reconnais la passagère. Il s'agit d'une dame que nous avions rencontrée le matin et qui organise des visites guidées sur Moorea. Elle et son mari me déposent donc à la plage. Mais la cerise sur le gâteau est qu'au fil de la discussion, ils me proposent de garder nos gros sacs et de repasser me prendre à 16:15 afin de me déposer au ferry. Ils font le trajet de toutes façons afin d'accompagner une de leurs amies. Incroyable comme tout se passe à merveille dans ce voyage...


La plage de Temae est très jolie. Du sable blanc, des rangées de cocotiers, une eau turquoise, et en arrière-plan, l'île de Tahiti. Des groupes d'amis prennent l'apéro le cul dans l'eau. Cette pratique est très courante ici. Ils vont parfois jusqu'à installer les chaises et la table dans l'eau. Les fonds sont généralement peu profonds sur plusieurs dizaines de mètres, ça aide !

Parfait endroit pour de la lecture intelligente !




Comme prévu, mon transfert est là à 16:15. Il est temps de rejoindre Tahiti pour la nuit. Jean-Paul nous attend à l'arrivée. Afin de le remercier de son aide précieuse durant notre séjour, nous lui préparons un repas Franco-Polynésien: Ratatouille, riz et thon rouge au lait de coco. Sans vouloir nous lancer des fleurs, c'est une réussite ! Un vrai régal et c'est un polynésien qui l'a dit donc je le crois ;-)



La soirée est super sympa. Nous veillons tard à discuter au bord de l'eau malgré un réveil qui doit sonner à 5:15.


Ça pique un peu au réveil. Vers 5:30, sur le point d'entamer le petit dej, soudainement prise d'un doute, je demande à Céline de vérifier si notre vol pour Maupiti est bien à 6:45. Et là, c'est le drame, tout s'accélère autour de nous. Céline me regarde dépitée et m'annonce que notre vol est à 6:15 ! Jean-Paul nous annonce très calmement qu'il faut partir immédiatement. Nous sautons donc dans la voiture. Les minutes qui suivent sont hors du temps. Jean-Paul nous démontre ses capacités de conduite développées notamment durant qq Paris Dakar (il a participé à l'ouverture des pistes), tout ça allié au calme du médecin habitué aux missions parfois périlleuses dans les nombreuses îles de Polynésie. Entre temps, il me donne quand même le numéro de la salle d'enregistrement afin que je les prévienne de notre arrivée tardive. Un homme me répond très calmement de prendre mon temps car l'embarquement ne ferme qu'à 6:55 soit 20 minutes avant le décollage. Bienvenue en Polynésie !


Jean-Paul a tout de même battu son record personnel de vitesse puisqu'il ne nous faudra que dix minutes pour traverser Papeete et atteindre l'aéroport depuis son appartement d'Arue. Heureusement qu'il était tôt le matin et que les rues étaient quasi désertes...

A peine arrivées à l'aéroport, nos bagages sont enregistrés et nous montons dans l'avion. A quoi bon arriver tôt et attendre ;-) Merci super Jean-Paul, nous avons bien failli ne jamais voir Maupiti.


Et c'eût été fort dommage car cette île sera certainement ma petite préférée parmi toutes celles que j'ai pu voir en Polynésie. À l'échelle du globe, elle est même en grande compétition avec l'île des pins de Nouvelle Calédonie. Son seul défaut est la pauvreté de ses fonds marins.


Le vol fait escale à Raiatea, puis survol Ta Haa et Bora Bora. Nous sommes dans l'archipel des îles de la Société. Les îles qui le composent étant plus jeunes, tout comme Tahiti, l'érosion n'a pas encore attaqué les montagnes volcaniques. Il y a donc au centre de chaque barrière corallienne, au cœur du lagon, une île principale. C'est magnifique !




La spécificité de l'aéroport de Maupiti est qu'il est situé sur un motu plutôt isolé. Il faut donc récupérer les passagers en bateau.

A notre arrivée, Gilbert (l'oncle du filleul de Jean-Paul) nous récupère et nous emmène sur son motu de rêve, le Motu Auira, où il a installé sa pension. Nous y plantons notre tente, sur la plage, avec vue sur le lagon. What else ?


Malgré la fatigue, nous décidons de préparer le pique-nique et de partir direct pour la randonnée de l'île qui mène quasiment au sommet le plus haut. Nous reprenons donc le bateau pour nous rendre sur l'île principale. Nous louons des vélos pour rejoindre le village situé de l'autre côté à 4-5 km. La route est jolie. Elle passe un petit col puis longe la mer tout autour de l'île.


Au village, des marches indiquent le début de la rando. Notre état de fatigue n'aidant pas, nous mettrons une bonne heure et demie à atteindre le sommet. Il faut dire que ça grimpe et que la chaleur est étouffante. Il faut parfois s'aider d'une corde tellement c'est raide.




Mais le jeu en vaut la chandelle. Nous faisons de nombreuses pauses pour admirer le paysage.




La véritable surprise est en haut. Une vue à couper le souffle ! Jamais vu une chose pareille. Des piscines naturelles se sont formées dans le sol corallien. Un peintre se perdrait dans toutes ces nuances de bleus. Impressionnant. Nous décidons de pique-niquer là. Nous ne voulons pas redescendre et perdre cette vue incroyable. Nous y passerons donc une bonne heure à halluciner devant tant de beauté.






Le retour est beaucoup plus rapide. Les pentes sont raides, nos cuisses nous remercient surtout que les effets de la balade à cheval sont encore présents.

Nous finissons le tour de l'île à vélo et rejoignons la plage de Terei'a où Gilbert doit nous récupérer. Il nous reste une bonne heure et demie avant qu'il n'arrive. Le lieu se prête parfaitement à une sieste bien méritée...




Après un coucher de soleil comme on les aime, nous faisons plus ample connaissance avec le couple québécois qui loge au camping avec nous. En revanche, dès 20h, il n'y aura plus personne. Nous nous sommes effondrées sous notre tente. Malheureusement, la nuit ne fut pas de tout repos puisque des rafales de vents et des passages de pluie diluvienne nous réveillerons régulièrement dès 22:30. Cela nous a permis de tester l'étanchéité de notre tente à 20€ achetée à Bangkok. A part une petite flaque à nos pieds, elle a plutôt bien tenu le coup.


Samedi, Gilbert nous emmène en expédition en bateau. Nous pensions que la principale attraction de la journée serait le snorkeling avec les raies mantas mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.


Nous passons effectivement un merveilleux moment avec les mantas. Il y a peu d'endroits dans le monde où tu peux les observer dans si peu de fond (2-3m) et avec une telle visibilité.

Nous aurons droit à une véritable danse de trois spécimens autour d'une patate (nom donné à un récif corallien à la forme et couleur proche de la tubercule). Moment magique que je n'ai malheureusement pas en photo n'ayant plus de place sur la carte mémoire de ma Go Pro... 

L'une d'entre elle mesurait bien 3m d'envergure, impressionnant! Elles restent à cet endroit le matin afin de se faire nettoyer notamment la bouche. Elles ouvrent donc la gueule en grand et laisse entrer de petits poissons dentistes laissant apercevoir leurs entrailles bizarrement vides.


Après ce fabuleux moment aquatique, nous reprenons le bateau pour une session de snorkeling qui sera avortée, les courants étant trop forts. Nous nous rendons donc directement à la prochaine étape : le Motu Pitihahei. Quelques raies pastenagues sont là pour nous accueillir. Nous passons un moment avec elles puis nous partons à pied faire le tour de l'île. Au risque de me répéter, c'est magnifique !












L'heure du déjeuner approche. Nous reprenons donc le bateau pour nous rendre sur le Motu Tiapa'a. 



Des locaux ont pris place au bord de l'eau et jouent avec leurs enfants. Quelques touristes sont également présents et dégustent leur Hinano, la bière locale. 


Ce que nous ne savons pas encore, c'est que nous avons beaucoup de chance de faire cette excursion un samedi car c'est le jour où la pension de l'île prépare le four tahitien. Tout comme pour le Bougna en Nouvelle-Caledonie, la cuisson à l'étouffée dans les feuilles de cocotiers est pratiquée depuis très longtemps en Polynésie.

Il faut d'abord creuser un trou de 50 cm dans le sable puis y placer des roches volcaniques ainsi que des morceaux de troncs de bananiers. Ce bois étant gorgé d'eau, il va dégager la vapeur nécessaire à la cuisson des aliments. Une demi-heure après avoir lancé le feu, les plats sont déposés dans le sol au dessus du brasier. Ils sont ensuite recouverts de nombreuses palmes de cocotiers, puis d'une bonne couche de sable.


Ils ont apparemment lancé le four à 6h30 du matin. Nous avons déjeuné vers 13h. Il ne faut donc pas être pressé ;-)


Nous avons pu assister à l'ouverture du four. Le sable est chaud sur un bon périmètre autour du trou. C'est impressionnant.






Le festin apparaît progressivement. Au menu du jour : du porc, du poulet et du poisson accompagné de Uru (fruit de l'arbre à pin) et de Banane Plantin. Non cuit au four, nous aurons également le classique thon rouge au lait de coco ainsi qu'un curry de bénitier. Et en dessert, une pâte à base de manioc trempée dans le lait de coco. J'ai bien sûr goûté à chacun de ces plats et je me suis régalée. Seul le poisson fermenté, le Fafaru, était un peu trop spécial à notre goût.




Après le repas, nous avons la surprise de voir qu'un concours de lancer de noix de cocos s'organise. Les équipes sont formées par les différents clients des pensions présentes. Nous sommes bien évidemment chargées de représenter la pension Auira. Nous nous débrouillons comme des chefs. Nous passons le premier tour haut la main puis nous remportons la finale avec deux points d'avance sur les seconds, soit deux cocos de plus à avoir atteint le trou dans le sable qui servait de cible. Nous sommes définitivement prêtes à nous installer ici ;-)


La suite de l'après midi sera rythmée par la musique tahitienne en live, et oui le DJ etait au micro, avec d'étonnantes reprises de chansons françaises à la sauce tahitienne. Nous assisterons à qquelques exploits comme du cassage de noix de coco à la main et quelques chorégraphies dont une qui s'est terminée dans l'eau. 




Pendant ce temps là les coudes se lèvent et la Hinano coule à flot. Notre Gilbert commence à être sérieusement attaqué. A 15:30, Céline tente une approche en lui rappelant que nous avons les deux québécois à récupérer sur l'île principale. Il lui répond de prendre le micro et de pousser la chansonnette. Céline me rejoint sur la plage pour m'informer que nous sommes pas près de rentrer. Vers 16h nous décidons de prendre les choses en main. Je pars chercher le bateau et le traîne jusque devant le nez de Gilbert. La propriétaire de la pension nous donne un coup de main pour motiver Gilbert à rentrer et nous apprend qu'il fait le même coup à chaque fois. Nous sommes mortes de rire et en même temps prêtes à piloter le bateau si besoin.

Au final, Gilbert semble maîtriser. A part, un quasi 360 au moment où il a ramassé sa bière tombée au fond du bateau, rien à déclarer. Arrivés au milieu du lagon, il arrête le moteur, nous lance son plus beau regard de mec bourré et nous dit: "on va boire un coup?". On lui rappelle une nouvelle fois que les québécois nous attendent depuis maintenant une heure et qu'il faut aller les chercher. Nous repartons tranquillement.

Nous finissons par atteindre la plage du rendez-vous. Elle se situe sur l'île principale juste en face du motu de notre pension. Plusieurs locaux sont en train de prendre l'apéro. Gilbert nous les présente et nous propose de rester boire un verre avec eux. Le coucher de soleil à l'air pas mal vu d'ici. Nous acceptons sa proposition.

De nouvelles personnes se joignent au groupe, la musique électronique tourne à fond, il semble que ce soit le repère des gens du coin chaque samedi soir. Très sympa de partager ce moment avec eux jusqu'à ce que l'on sente que ça parle un peu dans notre dos. Les filles n'ont pas l'air d'apprécier que leurs frères et amis discutent avec "les popas" (nous). Et oui la jalousie est universelle...





Alors qu'un feu vient d'être préparé mais pas lancé, le groupe monte à l'arrière d'un pick-up et nous propose de partir faire le tour de l'île avec eux. C'est le moment que nous avons choisi pour nous éclipser. La soirée était sympa mais plus elle avançait moins nous nous sentions à notre place. Il faut parfois savoir s'en aller au bon moment.


Gilbert encore plus à point que tout à l'heure nous ramène à deux à l'heure mais sans encombre jusqu'à la pension. A peine le temps de débarquer qu'il est déjà reparti de l'autre côté finir la soirée.


Originale comme journée ! Nous la terminons à discuter avec les québécois. Ils ont tout plaqué et tout vendu afin de venir tenter leur chance et s'installer en Polynésie. Nous espérons que leurs souhaits seront exaucés.


Notre dernière journée à Maupiti sera calme. Vers 11h nous nous motivons à faire un tour du motu sur lequel nous vivons. Au cœur de l'île, quelques cultures de pastèques et quelques habitations. A la périphérie, toujours et encore des couleurs incroyables, des vues magnifiques, des cocotiers, des plages de corail côté océan et du sable fin côté lagon. Le paradis je vous dis...










Parmi les cinq îles que j'ai pu visiter durant ce magnifique séjour polynésien, Maupiti est la plus belle à mes yeux. Je n'ai jamais vu d'eau aussi transparente, de dégradé de bleu aussi fourni. La chaîne montagneuse entourée de son lagon est parfaite. Bref un véritable joyau au milieu du Pacifique.


Lundi, pour notre dernier jour en Polynésie, Jean-Paul nous a emmenées au coeur de Tahiti : la Fautaua. Cette vallée verdoyante est située à deux pas de Papeete. La rivière qui lui donne son nom constitue une énorme réserve d'eau pour la ville. Ici poussent la plupart des plantes endémiques, cultivées  ainsi que celles qui ont été apportées au fils des années par les divers explorateurs et les militaires français. On y trouve donc du café, des cocotiers, des manguiers, des arbres à pain, des papayers...


La randonnée est contrôlée afin de préserver la forêt et d'assurer la propreté de l'eau distribuée sur Papeete. Il faut donc pour s'y balader, en demander l'autorisation à la mairie. Sauf si, comme nous, vous connaissez Jean-Paul qui, de ses mains et de celles de ses enfants (chapeau bas Nico), a participé au tracé et à la construction du sentier pédestre. Ils ont fait un sacré boulot car je peux vous dire que ça grimpe et que la forêt est dense. JP connaît donc la vallée comme sa poche et en partagera les secrets avec nous durant toute la journée.


Nous avons, tout d'abord, rejoint l'entrée de la vallée en vélo. La route forestière longe la rivière Fautaua. Un petit site archéologique laisse entrevoir l'emplacement d'un ancien marae.




Presque au bout de la route, une petite passerelle indique le début de l'ascension. L'objectif du jour est d'atteindre le sommet de la plus haute cascade de Polynésie. Sa longueur est de 200m. Nous mettrons trois bonnes heures à atteindre le premier point de vue sur la chute. De fréquentes averses nous rafraîchissent régulièrement pendant l'effort.


Une accalmie nous décide à nous arrêter pour pique-niquer. Le spot est parfait, face à la cascade. Et je vais enfin savoir ce que contient le morceau de bambou que Jean-Paul a mis dans mon sac.

Nous commençons par faire un feu ce qui n'est pas aisé comme tout est mouillé autour de nous. Céline et moi nous chargeons de trouver des feuilles sèches, JP s'occupe du feu. Heureusement pour nous, car l'inverse n'aurait pas donné le même résultat...

Le bambou est disposé au milieu du feu. Le suspens reste entier.

Une fois chaud, JP retire la feuille de bananier qui sert de couvercle au bambou puis verse le contenu dans un récipient. Nous dégustons alors un plat typiquement polynésien : le pua ofe. A savoir du cochon confit dans le bambou. Un délice ! Nous sommes gâtées.


Pas le temps de chaumer l'heure avance et nous n'avons pas encore atteint le sommet.

Deux argentins croisés en chemin se joignent à nous. Le chemin nous mène au fort de la Fachoda qui a vu la défaite des Anglais et quelques insurgés Tahitiens face aux Français à la fin du XIXe. Les murs ont été construits par les anglais qui ne pensaient pas voir arriver l'ennemi directement par la montagne. C'est ainsi que l'île est devenue française. Le fort fut ensuite aménagé pour servir de refuge en cas de conflit dans le Pacifique.


C'est à partir de là que la partie acrobatique de la rando commence. Le sol est humide et la pente abrupte. Il faut limite désescalader. Il s'agit en fait d'un raccourci qui n'aurait jamais dû exister si une bande de copains, dont je tairai le nom, n'avait pas décidé de tirer une corde pour gagner du temps et rejoindre plus rapidement le haut de la cascade. Laissant la corde au retour, ils créeront sans le savoir un nouveau chemin d'accès qu'emprunteront les nombreux marcheurs qui leur succéderont.

En effet, au lieu de continuer le sentier et rejoindre la rivière qu'il faut ensuite descendre les pieds dans l'eau, le raccourci mène directement au clou du spectacle. En amont des chutes, juste avant de basculer sur plus de 200m, le courant d'eau s'accorde une pause récréative pour notre plus grand bonheur. Il forme deux piscines naturelles chacune accessible en un coup de toboggan (naturel lui aussi). Les jeux de lumières entre l'eau, la végétation et les orgues basaltiques sont magnifiques !



JP nous fait la démo pour le toboggan histoire de nous rassurer. Puis c'est notre tour. Nous sommes comme des gamines avides de sensations fortes. Nous irons même jusqu'à sauter du rocher qui surplombe la baignoire. Ça ne faisait pas plus de 3m mais quand on sait qu'un trou béant de 200m nous fait face, ce n'est pas rien. Céline a vaillamment vaincu son vertige dans cette aventure. Bravo! Je n'ai malheureusement pas de photo du moment où elle hésite à rester toute sa vie à embrasser la paroi ou à se retourner pour sauter.




Un dernier coup de toboggan et il est temps de rentrer. Le retour passe super vite au fil de discussions spirituelles et philosophiques toujours très enrichissantes. De retour sur notre vélo, lorsque nous attaquons la partie citadine et qu'il n'y a plus aucun arbre pour nous abriter, un déluge s'abat sur nous.

Nous sommes littéralement trempées, sachant que nous sommes invitées à dîner dans une heure et que nous devons ensuite repasser chez les amis de Céline rassembler nos affaires avant de nous envoler pour de nouvelles aventures. Heureusement qu'ici le paréo est considéré comme une tenue à part entière...

La maman de Nico, mon ami tahitien pour ceux qui ne suivent pas, ne nous en a pas tenu rigueur et nous a régalées pour le repas. Une pensée toute particulière pour ce délicieux foie gras, fraîchement arrivé du sud-ouest, dont nous rêvions tant. Nous en parlions qq jours plus tôt avec nos compagnons de camping québécois lorsqu'ils nous ont demandé ce qui nous manquait le plus depuis notre départ. Tout naturellement, alors qu'il faudrait penser à la famille et les amis, la bouffe et notamment le foie gras sont sortis en tête de liste.

S'il suffit d'énoncer ce dont on rêve, je vais sérieusement réfléchir à ma liste...



Comme le veut la tradition, avant de prendre notre avion, Jean-Paul nous a remis nos colliers de coquillages en ajoutant que pour les Maoris lorsque la pluie accompagne un départ, cela signifie que la personne va revenir... Affaire à suivre donc ;-)


Voici comment s'est terminé mon incroyable séjour polynésien. J'en rêvais depuis longtemps et je n'ai pas été déçue une seconde. La beauté des paysages va au delà de ce que l'on imagine. J'ai notamment découvert de nouvelles teintes de bleus ainsi qu'une transparence parfaite dans la mer. Les fonds marins sont riches des plus belles espèces de la planète et c'est encore et toujours un festival de couleurs. Mais ce qui marque le plus en Polynesie est la gentillesse de son peuple. Je n'ai rencontré que des gens formidables qui m'ont accueillie comme une des leurs et qui m'ont fait vivre d'inoubliables moments. Je pense tout particulièrement à Lulu et ses colocs, Jean-Paul, Vahiné et sa famille, Dominique, Gilbert, Laurence, et Renan. Merci pour votre hospitalité, votre aide précieuse et tous ces moments partagés.


Je suis maintenant à mi parcours. L'Asie me semble déjà loin. Le temps n'est donc pas passé trop vite. Le Pacifique a été un passage apaisant, déroutant et hyper enrichissant, dans ce voyage. Je suis maintenant prête à découvrir une autre partie du monde, à la culture forte et dépaysante. Amerique Latine me voilà !


Plein de bisous.

Photos: https://docs.google.com/folderview?id=0B-gmY_DQGzJvSkZZazN3ZmJKNms&usp=docslist_api

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