lundi 6 juillet 2015

Virée entre amis - côte Sud et centre du monde - Equateur


Nouveau changement de rythme. Thibaud, notre poto de l'Edhec, nous a rejoint pour ses dix jours de vacances. Le deal est simple : de la plage, de la fête et de la détente. 

Pour la fête, Montañita est l'endroit idéal. Petite ville de surfers située au Sud de l'Equateur au bord du Pacifique (rebonjour!). Nous y passons le week-end et avons la surprise d'y retrouver Rommi et Mitch, un couple d'Australiens rencontré au Secret Garden quelques jours plus tôt. 


L'ambiance est détendue. De nombreux équatoriens viennent passer la fin de semaine dans ce village balnéaire. Les rues sont remplies de bars et de boîtes. Il y a même une rue entièrement dédiée aux cocktails avec des stands qui s'étendent jusqu'à la mer. Nous y commençons souvent nos soirées. 

Nous essayons également quelques boîtes notamment l'Alcatraz, entièrement décorée comme l'intérieur d'une prison. L'âge moyen plutôt très très jeune, le mauvais goût des cocktails et les choix musicaux douteux du DJ, nous feront vite changer d'endroit. 
La musique latino rythme nos journées et nos nuits. Les murs de notre guesthouse sont tellement fins que l'on se croirait à l'intérieur de la boîte de nuit...
La journée, le programme est simple : plage, plage et replage. Nous prenons enfin le temps de lire. C'est pas mal aussi de temps en temps. 
La flemmingite s'attrape assez vite. Nous pensions prendre des cours de surf mais non, c'est beaucoup trop d'efforts. Nous préférons ne rien faire. C'est tout aussi bien. 
Le troisième jour, afin de passer une vraie nuit nous déménageons en bord de mer un peu à l'écart du village. L'endroit est parfait pour se détendre. 



Mardi nous quittons le monde des surfers afin de rejoindre une région plus sauvage où se trouvent les plus belles plages d'Equateur (même si nous savons très bien que notre tour des îles du Pacifique nous a rendues plutôt exigeantes de ce côté là). 

Le premier stop est à Salango sur recommandation du patron de notre hôtel de bord de mer à Montañita. Nous trouvons une ville morte qui semble même désertée par les locaux. Pas de problème de choix au niveau des hôtels il n'y en a qu'un qui semble ouvert. Nous voilà installés dans une espèce de cabane en bois construite deux étages au dessus d'un restaurant en bord de mer. C'est spartiate mais la vue est belle, et cela nous suffit. 
Nous retiendrons de Salango, sa plage plutôt jolie avec vue sur l'île de Salango mais surtout son coucher de soleil incroyable ! Pas un nuage n'est venu gâcher la fête. Le rouge a tout simplement envahi le ciel. L'horizon semblait en feu. 
Comme nous sommes proches de l'équateur les couchers de soleil sont hyper rapides en revanche.







Pour le dîner, nous avons fait le tour du village pour ne trouver que des portes closes. Nous avons fini par frapper à la porte d'un restaurant fermé mais à l'intérieur duquel des gens regardaient un match de foot (Copa de America oblige...). Le patron nous accueille les bras ouverts et nous explique que la crise en Europe a eu beaucoup d'impacts ici. Les touristes se font rares malgré le début de la saison haute. 

Mercredi nous nous empressons de quitter cette ville un poil déprimante et nous rendons à Puerto Lopez. En à peine quinze minutes de voiture nous voici de retour à la civilisation. Le village est beaucoup plus sympa et dynamique que Salengo. Le chauffeur de taxi nous prend en main et en très peu de temps nos deux missions de la journée sont réglées: nous sommes installés dans un hostel très sympa et notre excursion sur la Isla de Plata est réservée pour le lendemain. 
Nous commençons par une petite balade en ville. 





Puis nous partons découvrir les plages aux trois couleurs de sables de Las Frailes. Une rando de trois km à travers un paysage super aride nous mène à plusieurs points de vue. 




Le chemin longe par moment la côte et nous fait découvrir trois plages magnifiques : 
Playita Negra

Playa Tortuguita 



Et Playa Las Frailes. 

Nous y retrouvons les frégates et les pélicans que nous avions quittés aux Galapagos. La Isla de Plata que nous visiterons le lendemain est d'ailleurs surnommée les Galapagos des pauvres puisque pour bien moins cher tu peux y observer certaines espèces d'oiseaux que les deux iles ont en commun : les fous à pattes bleues, les fous masqués, les frégates, les pélicans et les oiseaux tropicaux. 

Afin de protéger les espèces qui y vivent, la réserve de Las Frailes ferme à 16h. Nous rentrons donc terminer la journée sur la plage de Puerto Lopez qui n'est pas mal non plus. 
De nouveau, le coucher de soleil est à couper le souffle. Nous attendons en vain le flash vert. 





L'excursion de mercredi est un régal. Nous partons du port de Puerto Lopez et rejoignons Isla de Plata. La traversée dure un peu plus d'une heure normalement. Sauf que nous sommes en pleine saison des baleines à bosses. Nous passons donc de longs moments à les observer. Il y en a partout. Par groupes de deux, trois, même cinq parfois. Certains sont accompagnés de baleineaux. Magnifique mammifère qui pour charmer sa femelle ne lésine pas sur les démonstrations plus ou moins acrobatiques. Nous n'en verrons malheureusement pas sauter mais nous assisterons à un long moment de tendresse entre deux spécimens. Et oui les baleines aussi se font des câlins. 



A l'arrivée sur l'île, le nombre d'oiseaux est impressionnant ! Ils sont des centaines de milliers à survoler le caillou. 

Une rando guidée de deux heures nous permet d'approcher au plus près ces oiseaux incroyables sur lesquels nous enrichissons d'autant plus nos connaissances. 
Les pattes bleues des fous viennent de leur nourriture exclusivement composée de sardines. 
Les fous masqués ne font que deux oeufs par année et seul le plus coriace survit au peu de nourriture rapporté par ses parents. Ces oiseaux ont tout compris d'après notre guide, car chaque année ils changent de femelle... (No comment). 
Les fous protègent leurs petits jusqu'à ce qu'ils aient atteint une taille suffisante pour ne plus se faire attaquer par les prédateurs. Puis il se séparent. 
Cette rando nous aura également permis d'enfin observer de près le goitre déployé des frégates mâles en pleine séance de drague. Impressionnant !












Le snorkeling qui suit n'a en revanche aucun intérêt. La visibilité est mauvaise et les espèces sont rares. Rien à voir avec la richesse des Galapagos...
Nous ne verrons pas de baleines au retour :-( sans doute à cause des conditions de mer beaucoup plus mauvaises qu'à l'aller et à la vitesse à laquelle notre capitaine propulse le bateau (rappelant quelques souvenirs à mon estomac...). 
La journée se termine tranquillement, sur la plage de Puerto Lopez, par un nouveau coucher de soleil enivrant. 


Jeudi, la journée commence extrêmement lentement et après avoir étudié les différentes options pour la suite du voyage nous décidons de réserver le bus de nuit pour Quito. Nous consacrons le temps qu'il nous reste à profiter une dernière fois des restaurants et bars de Puerto Lopez puis nous retournons deux petites heures sur la plage de Los Frailes qui est définitivement plus belle que toutes les autres. 

Après quelques verres pour nous aider à passer la nuit nous prenons la route à 20h. 
A 4h30, le bus atteint la capitale équatorienne et nous dépose au terminal terrestre du sud. Il nous faut alors une bonne heure de bus urbain pour rejoindre notre petite auberge de jeunesse maintenant si familière. La famille vénézuélienne qui la tient, est super contente de nous revoir et nous permet de récupérer nos lits tout de suite afin de terminer notre nuit. 

Au réveil, nous sommes motivés pour une nouvelle expédition. A une heure et demie de Quito, passe l'équateur terrestre, cette ligne imaginaire qui est située à équidistance des deux pôles, marquant la séparation entre l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud. C'est également ici que se trouve le point GPS 00:00:00. Il s'agit en fait du point le plus haut de l'Equateur terrestre. Les équatoriens ont créé un véritable attrape touristes autour de cette ligne géographique. On ne peut pas leur en vouloir. Nous nous y sommes donc rendus. 

Il y a tout d'abord le village, la Mitad del Mundo. Au milieu des échoppes d'artisanat local et des boutiques de souvenirs se trouve un monument en pierre surplombé d'un globe terrestre géant. Il est placé là où les premiers calculs scientifiques ont situé le point de latitude zéro. Une ligne représentant l'équateur terrestre traverse le monument d'ouest en est. Les français ont pas mal contribué à la recherche scientifique autour de l'équateur. Au XVIIIe, Charles Marie de la Condamine réalise les premiers calculs. A la fin du même siècle une mission de l'académie française des sciences est envoyée pour vérifier les résultats. Une nouvelle ligne est déterminée non loin de la première. C'est sur celle-ci que se trouve le monument aujourd'hui. 



Belle vue sur le volcan Cotopaxi au loin. 

En réalité, l'équateur passe à 250m au Nord. Il est de toute façon difficile de calculer sa localisation exacte puisqu'elle n'est pas fixe. Elle évolue légèrement au fil du temps. 
Les Incas se sont tout se même débrouillés sans GPS pour placer un de leur site (Catequilla) en plein sur la ligne !

A part la petite exposition présentant l'histoire de l'équateur et une belle expo photo d'un photographe spécialisé dans l'ascension des plus hauts sommets du monde, l'endroit manque un peu d'intérêt. Mais nous savions qu'un autre musée valait le détour : el museo Solari Itiñán. 
Lui aussi a sa ligne équateur tracée au sol et son point de latitude zéro. Il est plus proche du lieu exact mais ne correspond toujours pas à la réalité. Notre guide se gardera bien de nous le dire. 


Une visite guidée d'une heure nous fait découvrir certaines populations indigènes de l'Amazonie Équatorienne ainsi que leurs pratiques et coutumes bizarres. Voici celles que j'ai retenues. Ils coupaient la tête de leurs ennemis, en retiraient la peau qu'ils remplissaient d'une pierre plate et d'un mélange de plante. Le visage rapetissait et prenait alors la forme de la pierre. Ils montaient ensuite le tout en pendentifs en signe de pouvoir sur l'ennemi. 
Les indigènes considéraient que la mort était un passage dans une autre vie. Leurs chefs étaient alors enterrés dans des sortes de grottes avec tous leurs biens les plus précieux mais aussi avec leurs femmes qui n'avaient pas d'autre choix que de mourir aussi afin d'accompagner leurs maris dans cette nouvelle vie. En revanche, si la femme mourait d'abord, le chef avait le droit de vivre et de trouver un autre femme...



La visite se poursuit sur tout un tas d'expériences sur la ligne équateur. La plus bluffante est celle de l'évier qui se vide. Devant nous, la guide place un évier rempli d'eau en plein sur l'équateur. Lorsqu'elle retire le siphon, l'eau s'évacue tout droit sans tourbillon, comme aspirée par le fond. La guide déplace ensuite l'évier de quelques mètres côté hémisphère nord. Lorsqu'elle enlève le siphon un tourbillon se cré et tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. Même expérience, côté sud où cette fois le tourbillon tourne dans le sens inverse. Incroyable ! Voici une belle démonstration de la force de Coriolis due à la rotation du globe terrestre. 

Il nous faudra ensuite marcher les yeux fermés sur la ligne les bras tendus de chaque côté. Nous sentons les forces de gravité provenant des deux côtés de la ligne. Il est alors très difficile de marcher droit sans manquer de tomber. 

J'ai ensuite obtenu un nouveau diplôme en parvenant à faire tenir un oeuf en équilibre sur un clou. La guide nous fait croire que cela n'est possible que sur l'équateur toujours pour des raisons d'absence de force de Coriolis sur cette ligne. 


Nous apprenons enfin que nous pesons un kg de moins sur l'équateur et que nos forces y sont réduites. C'est fou tout ça !!!

C'est surtout apparemment complètement faux. En se renseignant un peu, on découvre que ces expériences sont truquées. La force de Coriolis notamment serait trop faible pour avoir le temps d'influer sur le sens de rotation de l'écoulement de l'eau dans un évier qui se vide. Je trouvais cela bizarre que le changement soit si net en déplaçant le lavabo d'un mètre...

Disons que les gérants de ce musée sont un peu marseillais sur les bords et qu'ils n'hésitent pas à rendre certaines réalités scientifiques encore plus impressionnantes pour les touristes. 

Il se passe tout de même des choses bizarres sur cette ligne. Comme cette photo étrange prise par Thibaud les pieds sur l'équateur...

Cette visite nous fera tout de même réaliser que l'Equateur (le pays d'où la majuscule ;-) n'a pas besoin de changement d'heure car toute l'année le soleil se lève aux environs de 6h et se couche vers 18h. 
Durant l'équinoxe de septembre, Quito est la ville la plus proche du soleil. D'ailleurs Quito veut dire soleil droit en langage inca. 
L'équateur est aussi le seul endroit où en une nuit, il est possible d'observer les astres des deux hémisphères, soit la grande ours et la croix du Sud sans se déplacer d'un bout à l'autre du monde !

Après toutes ces nouvelles connaissances, il est temps de quitter le centre du monde et ses belles vues sur le Cotopaxi. 




Pour notre dernière journée à Quito, nous avons fait les vrais touristes. Comme dans la plupart des capitales du monde, un bus à impériale fait le tour de la ville et un audio guide fournit les principales informations quartier par quartier. Et bien figurez vous que je n'ai jamais été déçue par ce genre de visite. C'est un moyen efficace pour découvrir une grande ville. 
En deux heures et demie, nous redécouvrons le quartier historique et son incroyable basilique construite par un architecte français. Il a été entièrement décoré pour accueillir le pape qui arrive le lendemain. Des photos de lui sont exposées dans toute la ville ainsi que des drapeaux du Vatican. Nous montons ensuite au pied de la vierge du Panecillo. La fin du tour passe par les quartiers modernes de la ville où se trouve un immense parc qui accueille chaque week end près de 50000 équatoriens !









Nos vacances avec Thibaud se sont terminées autour d'une dernière bouteille de Malbec (Argentin, l'Equateur n'est pas vraiment réputé pour ses vignobles...) dans un des bars branchés de notre quartier d'adoption. Merci Thib Thib de nous avoir rejoint. C'était chouette de te retrouver. 

Dimanche le trio s'est séparé. Thib est rentré bosser à Houston. J'ai quitté Céline à l'arrêt de bus près de notre Hostel. Elle est partie vers le Nord en direction de la Colombie. J'ai pris la direction du Sud en route pour le Pérou avec quelques dernières escales équatoriennes.

L'aventure continue. 
Plein de bisous.

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