mardi 12 mai 2015

Nouvelle-Zelande - côté mer !


Notre première semaine, s'est donc passée côté montagne. Qui dit montagne dit météo parfois capricieuse. En effet, après avoir eu le cul bordé de nouilles (pardonnez moi l'expression) pour le Mont Cook et les Milford Sound où tout le monde nous disait qu'il fallait nous préparer à du mauvais temps, la pluie est venue s'installer sur la côte Ouest. Côte que nous pensions remonter jusqu'au Nord. Nous avons donc décidé de changer les plans et de passer côté mer à l'Est où les prévisions prévoyaient un soleil radieux pour toute la semaine.
Nous avons ainsi traversé la région de l'Otago connue pour son Pinot Noir, deuxième cépage du pays après le Sauvignon Blanc. Étonnamment quelques bouteilles de ce doux breuvage ont gagné notre coffre. Deux jours plus tard, elles avaient déjà disparu (on n'est pas Françaises pour rien).
Après 3h30 de route, la mer est en vue. nous faisons une petite escale pour découvrir une des merveilles du coin. Des formations étranges se sont installées sur une partie de la plage de Koekohe: les Moeraki Boulders. Un jeu de billes géant est en cours sur la plage. En effet, des roches parfaitement lisses et circulaires semblent s'être échouées là. De nombreuses théories existent à leur sujet. Les plus farfelues parlent d'une provenance extra-terrestre. Mais apparemment, ces roches auraient suivi le même processus que pour la création des perles. Formées sous l'eau autour d'un sédiment de calcite, il y a des dizaines de millions d'années, elles se sont ensuite greffées dans la falaise lorsque le niveau d'eau à baissé. L'érosion vient progressivement les rendre à la mer, qu'elles rejoignent en roulant. C'est assez incroyable.
Nous sommes malheureusement arrivées à marée haute, ne nous permettant d'admirer qu'une partie du spectacle.






Nous avons ensuite rejoint Oamaru. La ville est connue pour ses colonies de pingouins. Deux espèces sont présentes. Les manchots antipodes (ou pingouins aux yeux jaunes), espèce en danger qui vit exclusivement en Nouvelle-Zelande. Et les manchots pygmées (ou pingouins bleus) que l'on trouve aussi en Australie et même au Chili.
Nous ne le savions pas mais c'est au coucher du soleil qu'il est le plus facile de les voir. C'est à ce moment là qu'ils rentrent de leur journée de pêche. Nous sommes donc arrivées au bon moment sur la plage des manchots antipodes. Pourtant, nous n'apercevrons qu'un seul spécimen et de très loin car pour les protéger, il est interdit de les rejoindre sur leur plage. Des points de vue ont été installés en haut de la falaise.


Nous rejoignons notre backpack en nous disant que nous aurons plus de chance pour les blue pingouins.
L'endroit est chaleureux. On se croirait un peu chez notre grand-mère. Tout le monde mange autour de la table installée dans la cuisine. Il y a un vrai salon avec des canapés bien confortables installés au bord de la cheminée. Dommage que la gérante soit si désagréable. Il faut bien des exceptions, même chez les Bisounours !

Nous apprenons que les blue pingouins peuvent être aperçus au lever du jour au moment où ils partent pêcher. Nous nous levons donc aux aurores pour rejoindre une petite plage de rochers située au port en plein coeur de la ville. Le lever de soleil est magnifique ! Nous apercevons un pont rempli d'oiseaux. Au bout, des plumages noirs et des ventres blancs nous font crier victoire ! Ils sont un peu loin mais le zoom de l'appareil photo peut les atteindre. L'accès au pont est fermé par une barrière. Je grimpe dessus pour installer mon appareil afin de le stabiliser. Je galère pendant 5-10 minutes à caler l'appareil pour avoir une bonne vue. Et là, la réalité me saute aux yeux. Ce ne sont pas des pingouins. Ce sont des puta#>\?*]!|> de canards ! Ils se sont passé le mot et se sont tous déguisés en pingouins c'est pas possible !!





La plage des pingouins était en fait plus loin. En effet, au bout de la route sur laquelle nous marchions, un complexe scientifique et touristique est installé. Tout est fermé (il est 8h du matin) à l'exception d'un portail que nous franchissons. Des gradins donnent sur la mer, nous sommes définitivement au bon endroit. Malheureusement, il est maintenant trop tard. Les pingouins se sont déjà fait la malle. Au moment de repartir, un peu déçues, j'entends Lucie s'exclamer: "mais salut toi !"  Elle vient de découvrir les deux énormes otaries qui se prélassent devant nos yeux depuis tout à l'heure mais que nous n'avions pas vues tellement leur fourrure camouflage fonctionne bien. Nous restons un moment à les observer et à prendre des dizaines de photos telles deux paparazzi. Nous repartons avec le sourire et décidons de revenir à 10h pour tenter notre chance de voir des pingouins grâce aux tours organisés par le complexe.




A 10h, c'est confirmé! Il semble que les pingouins ne veuillent pas nous rencontrer. Une employée nous explique que le complexe, qui accueille notamment les pingouins pendant la période de pondaison, est actuellement vide.
Pour nous consoler, une dame nous indique que d'autres otaries se trouvent au bout de la jetée. Nous avons pu constater qu'elles n'aiment pas trop être dérangées pendant leur sieste. Nous nous sommes fait courser deux trois fois, ce qui nous a valu de bons fous rires.







Ouamaru est une ville assez étrange. On se croirait un peu dans un film. Nous avons donc fait un petit tour dans ce décor original.





Nous prenons ensuite la route pour Akaroa, ville connue pour ses influences françaises. Le panorama est une nouvelle fois incroyable. De nombreux bras de mer entrent dans les terres donnant parfois l'impression de créer des lacs sur lesquels le ciel et les montagnes se reflètent parfaitement.



Un Allemand super sympa nous accueille au backpack. Il nous propose de partager le repas du soir. En plus de son boulot à l'auberge, il travaille dans une ferme de saumon. Il a péché quelques spécimens qui s'étaient échappés. Nous nous occuperons de l'accompagnement. Deux autres employés de l'auberge se joignent au repas et nous passons un très bon moment.

Le lendemain, nous commençons par une petite balade dans la ville, qui nous permet de découvrir les traces laissées par le passage des français.
L'ambiance nous plaît beaucoup. Superbe endroit pour passer une retraite paisible au bord de l'eau.







Nous partons ensuite en bateau pour l'excursion phare de la région, à la rencontre des pingouins, otaries, albatros et surtout des magnifiques dauphins Hector. Nous les verrons tous, même les pingouins bleus qui ont fini par pointer le bout de leur bec. Deux spécimens étaient en train de pêcher lorsque nous sommes passés.








Les dauphins Hector sont très rares et en voie d'extinction. Il s'agit de la plus petite espèce de dauphins et la seule qui est endémique en Nouvelle Zélande. Ils ne mesurent pas plus d'1,5m.




Nous avons donc passé deux heures de pur bonheur ! Je ne parle même pas des paysages. 





En fin de journée, nous reprenons le volant direction Kaikoura. Cette fois-ci, nous avons rdv avec les baleines. J'attends beaucoup de cette excursion car la dernière fois que j'ai croisé ce mammifère marin remonte à ma tendre enfance depuis un ferry qui se rendait en Corse.

Les plus grosses espèces marines sont visibles dans le coin grâce à la présence du plus grand canyon sous-marin près des côtes. La profondeur y est de plus de 1600m. Les courants y apportent de nombreux sédiments. Du coup, la vie y est très riche créant un véritable festin pour les baleines. Les baleines à bosse ne font que passer durant leur migration vers l'Antarctique. En revanche, une espèce y est visible toute l'année. Je n'en avais jamais entendu parler. Pour le coup, il est impossible d'en oublier le nom: Sperm Whales ou baleine sperme... La seule explication que nous ayons trouvé à ce nom étrange, est que cette baleine est la seule à avoir l'orifice qui lui permet de respirer sur le bout de la tête et non sur le dos. Du coup, je vous laisse imaginer à quoi cela fait penser lorsqu'elle balance son jet...
Nous ne voyons pas d'autres explications !

Nous avons par la même occasion rencontré la personne qui prononce le plus souvent le mot sperme dans la même journée. Notre guide nous a, en effet, fourni de nombreuses informations sur cet incroyable mammifère. Pendant 2h nous avons notamment appris que ces baleines sont incapables de mâcher. Elles gobent donc leurs aliments. Et nous ne parlons pas de petits planctons. Elles sont capables d'avaler tout rond un requin blanc ! En revanche, elles ne mangent pas les otaries car leur fourrure est trop indigeste.

En gros, mieux vaut être leurs copains... Mais pas d'inquiétude, elles sont super intelligentes. Elles utilisent plus de 90% de leurs capacités cérébrales quand l'homme n'en utilise que 10. Bon ok leur cerveau ne pèse que 5kg ce qui n'est pas énorme proportionnellement à la taille de l'animal mais elles nous reconnaissent et à partir du moment où elles nous voient, il n'y a pas vraiment de risque. En revanche, leur champ de vision est réduit aux côtés. Il ne faut donc jamais les approcher de face.

Nous voila donc parties dans un super catamaran aux moteurs bien puissants. Nous n'avons d'ailleurs le droit de sortir de nos sièges que lorsque le bateau est à l'arrêt.
Après une bonne demi-heure de navigation, durant laquelle nous croiserons des otaries en pleine mer, des albatros géants et qq dauphins ou requins vus de loin, le bateau s'arrête une première fois. Notre capitaine sort alors une sorte d'énorme sonotone et le met à l'eau. Il peut ainsi détecter l'activité baleinière à 5 miles à la ronde. Rien... Nous poursuivons notre route. 5 miles plus loin, nous répétons l'opération. Toujours rien.


A la troisième tentative, notre bateau jumeau situé 10 miles avant nous, nous contacte. Il a repéré une baleine. Nous nous empressons de revenir sur nos pas. Les baleines restent en général une quinzaine de minutes à la surface. Elles peuvent ensuite disparaître sous l'eau pendant 45 minutes. Ce qui n'est pas beaucoup, puisque d'autres espèces de baleines tiennent plus de deux heures.

La troisième sera la bonne. Qq minutes après notre arrivée, elle apparaît. Enfin, son dos apparaît. Quand elle reste en surface, seul 10% de son corps est visible. Nous aurons tout de même la chance d'apercevoir un bout de sa tête après un premier plongeon et sa magnifique queue au deuxième. Et surtout nous serons pourries gâtées puisqu'une deuxième baleine apparaîtra qq minutes plus tard à ses côtés. Magique !




Après le déjeuner nous partons à pied de notre auberge pour une superbe balade sur la pointe de Kailoura. Nous y croiserons de nombreuses otaries qui ont élu domicile ici.
Les paysages sont juste incroyables. On se croirait en Bretagne s'il n'y avait pas les montagnes en arrière-plan. Il n'y a pas beaucoup d'endroits où l'on peut voir la mer, la montagne et la campagne en même temps. Ici les vaches ont vue sur la mer et les sommets parfois enneigés.











Encore une belle journée qui se termine, avec en prime un beau coucher de soleil.



Au réveil, nous continuons notre route vers le Nord, direction Nelson. 20km après Kaikoura nous nous arrêtons déjà. Il y a d'abord ce rocher sur lequel une énorme colonie d'otaries séjourne toute l'année. Certaines mères sont en train d'allaiter. Des jeunes se chamaillent. Ils ne sont pas bien vieux. Quatre, cinq mois tout au plus puisque la saison des naissances s'arrête vers mi janvier.




Le lieu est stratégique puisqu'en amont d'où nous nous trouvons, un peu dans les terres, une rivière prend sa source. Une cascade et son bassin servent de pépinière aux nouveaux nés. Nous nous y rendons à pied. Et là c'est festival! Des dizaines de petits sont en train de jouer dans le bassin. Ils sautent dans tous les sens, s'amusent avec une feuille tombée dans l'eau, se mordillent (ils gigotent tellement que mes photos étaient toutes floues !)... Nous pourrions y rester des heures tellement c'est génial à observer. A nous trois, nous avons facilement de quoi faire un livre de photos entièrement dédié à l'otarie!



C'est à contre cœur que nous quittons ces adorables créatures et reprenons notre chemin. Les paysages que nous traversons changent de nouveau. 



Nous passons dans une nouvelle région du pinard appelé Marlborought. Ici, c'est plutôt vin blanc. Nous nous arrêterons d'ailleurs à Blenheim prendre une bouteille de Gewurtztraminer (un de mes cépages blancs préférés que je n'imaginais pas trouver au Sud du Pacifique..). 



La ville manque de charme pour s'arrêter déjeuner. Nous décidons donc de faire un détour par Picton où nos lectures indiquaient que les moules étaient une spécialité. Ne nous demandez pas pourquoi mais à ce moment un bon plat de moule correspondait parfaitement à nos désirs.
Notre idée est récompensée. Il fait super beau, nous nous installons en terrasse au bord de l'eau. 


Je goûte une délicieuse bière locale (aussi une spécialité de la région sinon je n'aurais jamais bu le midi ;-) Le plat arrive : un bol rempli des plus grosses moules que j'ai jamais vues. Elles sont servies avec trois tranches de pain. Original ! En tous cas, elles étaient délicieuses.

La balade digestive nous permettra de découvrir un peu l'intérieur des fjords du Nord de l'île du Sud. Nous en verrons encore plus avec le ferry mercredi en partant pour l'île du Sud.




La "route de la Reine Charlotte" permet de rejoindre Nelson en longeant le Fjord. Nous partons un peu tard. Nous n'en verrons donc qu'une partie avant que la nuit tombe. Heureusement, nous y repassons dans quelques jours toujours pour aller prendre le ferry. C'est TROP BEAU !!

Nelson devait être une ville animée dans laquelle les bars s'éveillent à la nuit tombée. Nous pensions donc sortir un peu mais c'était sans compter sur le fait qu'il était dimanche et que donc les gens normaux restaient tranquilles pour commencer sereinement leur semaine de travail (semaine de quoi???). Nous avons donc dégusté notre Gewurtztraminer entre nous à l'auberge de jeunesse afin de célébrer le fait que, depuis 5 mois, dimanche est définitivement un jour comme les autres !

Plein de bisous.


Photos: https://docs.google.com/folderview?id=0B-gmY_DQGzJvZWp2WjJvZUdxcWc&usp=docslist_api


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