mercredi 4 novembre 2015

18 jours à Ushuaïa comme si j'y avais toujours vécu


Ushuaïa, terre de feu. Je n'en reviens pas d'être ici. Au bout du monde, à 8500 km de Quito où a commencé mon périple en Amérique Latine, à 16400km de Hong-Kong, première escale du voyage en janvier, et à 13200 km de chez moi. Encore plus fou, je ne suis qu'à 1000km de l'Antarctique. Nicolas Hulot y est sans doute pour beaucoup mais ce morceau de terre m'intriguait depuis longtemps. Ce que je ne sais pas encore c'est que j'ai vais m'y attacher ainsi qu'à ses habitants. Les trois, quatre jours que j'avais prévu de passer se sont transformés en quasiment trois semaines. Dix huit jours à Ushuaïa à vivre comme si j'y avais toujours vécu.
La ville est située au sud d'une grande île appelée la terre de feu. Pour l'atteindre c'est un sacré périple. Pas moins de trois bus, un bateau et deux traversées de frontières ont été nécessaires. 35h de voyage en tout depuis Puerto Madryn, à travers les paysages ultra plats de la Patagonie côté Atlantique. Je suis accompagnée d'Agathe et Maud pour le trajet, puis nous retrouvons Hélène et Virginie au deuxième changement de bus à Rio Gallero. Les passages de frontières sont plutôt efficaces. Il y en a deux car le Chili détient une langue de terre jusqu'à l'océan atlantique, coupant l'Argentine en deux et isolant la Terre de Feu du reste du pays. Peu de temps après le premier passage de frontière, il nous faut prendre une barge afin de traverser le détroit de Magellan (nom du premier Européen à découvrir et traverser ce détroit en 1520), le plus long et le plus important passage naturel entre les océans Atlantique et Pacifique. Nous quittons ainsi le continent Sud Américain et nous retrouvons sur la grande île de Terre de Feu, territoire partagé par le Chili et l'Argentine. Côté chilien le paysage est toujours aussi plat et parsemé de lacs. Alors que nous étions plutôt dans les temps jusque là, nous passons deux heures à attendre au milieu de ces plaines immenses qui s'étalent jusqu'à l'horizon. Un bus est en panne, notre chauffeur donne un coup de main. Nous reprenons ensuite la route et repassons côté argentin.








Peu de temps avant d'arriver à Ushuaïa, les premiers sommets enneigés apparaissent, la fin ou le début de la Cordillère des Andes. Magnifique ! A 21h30 nous arrivons à destination. Nous sommes sur la route depuis 10h30 la veille mais le voyage est passé très vite. Au terminal de bus, Mariano, mon Couchsurfer, m'attend. Natif de Comodoro, ville située sur la côte Atlantique de l'Argentine, il a toujours rêvé de découvrir Ushuaïa. A la première occasion, il est parti la visiter et a fini par s'y installer. Féru de montagne et de plongée, il est tout simplement passionné par cette région. Je ne pouvais mieux tomber.
Nous commençons par rejoindre ses amis au Dublin, pub Irlandais préféré des locaux. J'y rencontre ses amis de "grimpe" avec qui nous partageons quelques bières.
Le lendemain, il me propose une balade qui longe le canal Beagle, autre passage entre l'Atlantique et le Pacifique qui porte le nom du navire sur lequel le capitaine Fitzroy a invité Charles Darwin pour l'aider dans ses recherches. La marche est sympa. Elle résume assez bien les paysages d'Ushuaïa : la forêt, la montagne et l'océan. Tout ce que j'aime !
Nous nous posons le temps d'un maté scrutant l'océan à la recherche d'une baleine ou encore mieux d'une orque, que nous rêvons tous les deux de voir. Nous ne verrons que des oiseaux et des vaches bien plus poilues que chez nous. Mère nature ne peut pas nous gâter tous les jours...













Il doit ensuite partir travailler. Je m'installe donc dans une cafétéria en ville, juste à temps pour la rencontre France Nouvelle Zélande. La déculottée est sévère mais l'image est belle. Je suis à Ushuaïa et je regarde la coupe du monde de rugby. Normal !
Virginie et Hélène me rejoignent un moment puis je retrouve Mariano chez lui. Ce soir, c'est soirée ciné au pied de la toute première piste de ski d'Ushuaïa, au Club Andino (l'équivalent des clubs alpins dans nos villages de montagne). Ils y retransmettent un film réalisé par deux espagnols qui ont tenté l'ascension d'un 8000 dans l'Himalaya. Pendant plus d'une heure, nous sommes tous subjugués par la force et la folie de ces deux alpinistes et partageons les nombreuses émotions par lesquelles ils passent durant le périple. Nous prenons ensuite l'apéro au cours duquel je rencontre plusieurs membres du club dont Popof, un français soixantenaire arrivé il y a plus de 30 ans en voilier avec sa femme. Eux non plus ne sont jamais repartis. Aujourd'hui, il embarque régulièrement des touristes avides d'aventure jusqu'au Cap Horn.




Dimanche. Le temps est radieux. Nous partons avec les filles en rando dans le Parc National. Mariano, aux petits soins, nous dépose au départ d'un des nombreux sentiers. Les paysages sont magnifiques. Je prends le "Cerro Guanaco" en photo sous tous les angles. Ce sommet au chapeau blanc se reflète sur les petits lacs qu'il surplombe. Les couleurs nous sautent au visage. Niveau faune, très peu de mammifères vivent ici. L'endroit est marécageux, du coup la vie est plutôt microbiologique et aviaire. 









Nous poussons la marche jusqu'à la pointe la plus au sud du Parc. Au fond de la baie de Lapataia, nous apercevons la canal Beagle. C'est ici que nous décidons de pique-niquer. 

















Le temps se gâte sévèrement ; Ushuaia est un peu la Bretagne de l'Argentine. Tu peux vivre toutes les saisons en une journée. Nous passons par les bois pour nous protéger de la pluie et rejoignons l'autre côté du Parc, tout proche de la frontière chilienne, dont nous entrevoyons les montagnes à l'autre bout du lac. Avant de rentrer, nous nous accordons une petit pause chocolat chaud dans le refuge du camping. La cheminée est accueillante et bienvenue, il ne fait pas chaud... 



Pour le retour, nous misons sur le stop. Pas évident à cinq mais nous n'avons pas attendu bien longtemps avant que deux voitures s'arrêtent pour en prendre trois puis une autre quelques minutes plus tard pour les deux dernières. Tellement sympas ces argentins !
Lundi : temps de chiotte. Il neige à gros flocons !!! Un temps à rester chez soi. Mariano rentre du boulot alors que je suis en pleine séance de yoga. Je finis donc par lui donner un cours. C'est cela aussi le Couchsurfing, un échange, un partage d'expériences. Puis, il me demande de lui montrer mes photos de voyage. Il part lui même en road trip en mars jusqu'en Alaska. Il veut voir où je suis allée. Pour la première fois depuis mon départ, je passe en revue quasiment toutes les photos du périple. J'en ai plus de 10000. Je réalise l'incroyable aventure qu'a été cette année: tous les paysages visités, toutes les rencontres et les moments partagés, la diversité culturelle d'un pays à l'autre. Nous passons près de trois heures à voyager ensemble et réalisons à quel point nous aimons les mêmes choses. La magie du voyage et le charme opèrent. Nous nous rapprochons...

Après cette séquence émotion, nous rejoignons Virginie et Hélène au museo del fin del Mundo (musée de la fin du monde). On y apprend grâce à de superbes maquettes, comment vivaient les premiers peuples de l'île : les Yámana. Ushuaïa, terre plutôt hostile, est la dernière à avoir été peuplée. Plusieurs théories sont avancées sur la provenance de ces peuples, la plus probable est qu'ils sont arrivés à pied depuis le Nord. Il s'agissait de nomades qui vivaient nus afin de se protéger du froid. Cela peut sembler bizarre je vous l'accorde mais, vu qu'ils se déplaçaient en permanence, ils ne disposaient pas d'abris de bonne qualité. Le climat humide, la pluie et la neige rendaient inutiles l'usage de vêtement. La peau protégée de graisse et d'huile séchait plus rapidement au coin du feu. Ils restaient en général deux trois jours au même endroit. Ils construisaient alors une hutte, ce qui leur prenait en général moins de deux heures. Puis, ils l'abandonnait à leur départ. Elle pouvait alors être réutilisée par d'autres familles. Un feu brûlait en permanence à l'intérieur et ils dormaient à même le sol. C'est complètement fou quand je vois l'humidité et le froid qu'il peut faire ici alors que nous sommes au printemps !
Comme seules les femmes savaient nager, c'est elles qui se chargeaient de la pêche. Les hommes chassaient le lion de mer, principal élément de leur alimentation. Chaque famille avait son canoë. Certains vivaient même dessus. Ici aussi un feu brûlait en permanence pour les tenir au chaud. Un feu sur un canoë ??? Ils sont fous ces aborigènes !
Ils ont vécu pendant 10000 ans en harmonie avec la nature jusqu'à ce que les nord américains et les européens débarquent au XVIIIe siècle pour chasser le lion de mer et la baleine. À partir de là, ils ont été décimés en 30 ans, principalement par les maladies apportées par l'envahisseur. Il reste quelques rares descendants qui vivent à Puerto Williams côté chilien qui se sont bien sûr sédentarisés...
Mariano retourne bosser. Il donne des cours d'escalade plusieurs soirs par semaine. Nous nous retrouvons donc entre filles autour d'une bonne bouteille au pub Dublin. Maud et Agathe nous rejoignent à la deuxième bouteille et nous célébrons comme il se doit leur départ du lendemain pour le Chili. Bon vent les filles. J'espère bien vous recroiser un jour ou l'autre mais visiblement pas en Argentine ;-)



Mardi, Mariano m'emmène manger des fruits de mer au bord de l'eau à Puerto Almanza. Qui dit que seuls les français sont romantiques ? ;-) Situé à une heure à l'Est d'Ushuaia, ce petit village de pêcheurs se trouve juste en face de Puerto Williams au Chili. Il s'agit du village le plus au Sud du monde mais vu le peu d'habitants, il n'est pas considéré comme une ville, c'est donc Ushuaia en Argentine qui détient le titre de ville la plus australe de la planète. 
Le restaurant est super sympa. Petite cabane de pêcheurs avec très peu de tables et un chef aux petits soins. Les coquillages sont au frais à l'extérieur. Nous en dégustons quelques uns crus, puis gratinés au four. Nous goûtons également les empanadas de crevettes ainsi qu'une casuela de mariscos, sorte de bouillabaisse locale. Nos voisines de table s'offrent une centolla, ou crabe royal de Patagonie. Sacrée bestiole !








Nous prenons ensuite le temps d'une petite balade digestive au bord de l'eau avant de reprendre la route. En face, Port Williams au Chili. 








Au retour, lors d'une escale au lac Victoria, nous avons la chance de croiser un bébé castor. Premier de ma vie. Il y en a énormément dans la région. Provenant du Canada, ils ont été introduits dans les années 40 pour leur viande. Depuis, ils font des ravages. Ils se reproduisent à la vitesse de l'éclair, n'ont pas de prédateurs pour réguler leur population et leurs barrages noient des forêts entières. En effet, afin de construire leurs maisons qui doit avoir un accès unique par l'eau pour se protéger des prédateurs, ils construisent d'énormes barrages sur des rivières afin de créer de mini lacs qui détruisent la faune alentour. Cela donne de très beaux paysages mais n'est pas forcément bon pour l'écosystème...






On croise de nombreux lieux d'habitations de castors tout au long de la route. 


Un peu plus loin, deux tours annoncent l'entrée de la ville d'Ushuaïa. Dans mon engouement pour prendre une photo, je me foule la cheville et entends un beau crac... Cela sent l'entorse à plein nez. Les “boules” car ce soir c'est soirée grimpe chez Mariano. Tous les mardis, ses amis débarquent pour profiter de son mur d'escalade. Oui, il en a un dans son salon ! Une véritable salle de jeu pour petits et grands ! Je passerai la soirée assise à les regarder faire avec une bière dans la chaussette pour refroidir ma cheville... VDM.


Mercredi au lit. La sciatique s'est réveillée et me fait un mal de chien. J'ai des fourmis dans le pied gauche. Je ne peux ni marcher, ni me tenir assise, et mets des heures à trouver une position allongée. Mariano m'emmène à l'hôpital. Une de ses amies, Florencia, est médecin. Elle me prescrit une injection de relaxant musculaire et des anti-inflammatoires. Cela fera d'une pierre deux coups pour l'entorse à l'autre pied... Pourquoi ces petits tracas alors que tout se passait si bien ??
Nous passons dire au revoir à Hélène et Virginie qui s'en vont pour Torres del Paine au Chili. Je dis également au revoir à ce rêve de randonnée que j'attends depuis plusieurs mois. Ce n'est pas grave, cela me donne une excellente raison de revenir et de faire le Chili avec plus de temps. J'ai appris à écouter les signes. A priori, le destin veut que je reste à Ushuaïa plus longtemps que prévu. Il a mis sur ma route Mariano avec qui nous partageons beaucoup. Pourquoi ne pas profiter de cette chance, cela fait partie du voyage aussi non?
Jeudi. Nuit agitée. Impossible de dormir à cause de mon dos. Mais je n'en peux plus d'être à l'intérieur. Mariano, super chou, propose de faire un tour en voiture. Nous faisons d'abord une escale au pied de la station de ski du Cerro Martial. Ce sommet est également connu pour son glacier accessible en quelques heures de marche. D'ici là. Une sur le canal Beagle et les montagnes Chiliennes est magnifique. 



En redescendant, les panoramas sur Ushuaia et ses montagnes ne sont pas mal non plus... 



Nous pique-niquons ensuite en bord de mer toujours avec l'espoir d'y voir des orques.
Nous passons deux bonnes heures à observer la mer. Les orques ne sont pas au rendez-vous mais il fait beau et Ushuaia est resplendissante au soleil. 



Le soir nous célébrons l'anniversaire de Florencia au Dublin. Une grande tablée, plein d'amis, de la bière, du champagne et du gâteau. Comme à la maison.


Vendredi, nous partons à la recherche de castors cette fois-ci. La météo est avec nous. Les montagnes mythiques de la ville brillent de mille feux : l'Olivia et son sommet dentelé, puis los Cinco Hermanos (5 frères), appelée ainsi pour le nombre de pics qui la surplombent.


L'Olivia


Los cincos hermanos 



Tout au long de la route les panoramas sont magnifiques. 






Nous revenons bredouille de notre quête (nous n'aurons vu que les terriers des castors) mais avec plein de belles photos, dont un magnifique coucher de soleil sur les cimes enneigées et sur Ushuaïa. 








Samedi, le temps est au beau fixe, parfait pour une session de snorkeling dans le canal Beagle. Oui, oui, j'ai bien dit snorkeling. Andres et Mariano m'embarquent vers un spot situé encore plus à l'Est que Puerto Almanza sur une plage magnifique d'où l'on aperçoit au loin la fin du canal et l'ouverture vers l'Atlantique. 




Une fois sur place, nous enfilons le matériel et il y en a : t-shirt néoprène, veston sans manche, combinaison 7mm plus un gilet avec capuche. Après les gants, les chaussettes et les bottines, il ne reste plus qu'à enfiler le masque, le tuba et les palmes et c'est parti pour l'immersion dans une eau à cinq degrés. Les premières minutes piquent un peu, surtout le visage. Mais ensuite on se sent plutôt bien, comme anesthésié. Et le spectacle est super : des couleurs de fou, des algues géantes, des étoiles de mer, des oursins, des crabes, des puces d'eau, etc. Ça grouille sous les tropiques, euh non pardon sous les pôles... À ma grande surprise je tiendrai 1h10...





Les photos sous-marines de Mariano sont bien plus belles que les miennes. Il a un vrai talent et je ne vous parle même pas de ses films. Allez jeter un coup d'œil sur la page Facebook : Beagle secretos de mar.




Pour la sortie de l'eau tout est prévu : couverture et bonnet. S'en suit un pique-nique bien mérité et un après-midi détente au bord de l'eau. 












Le soir sa bande de copains se retrouve à nouveau chez lui. Au programme, accro-yoga et escalade. Je ne participe qu'à la première activité à cause de mon dos. Flor, la médecin et Nati, une de ses bonnes amies, me font découvrir cette nouvelle activité que je trouve incroyable. En gros, des positions de yoga sont réalisées en équilibre sur les pieds ou les mains de l'autre. Ce qui demande encore plus de concentration, d'équilibre et de force. J'adore !
L'apéro dînatoire qui suit est également super sympa. J'aime beaucoup ce concept de soirée sport et picole !



Dimanche nous rejoignons des amis pour un barbecue au bord du Lac Escondido. Dans la voiture on embarque le matos de snorkeling et le kayak. Les paysages que nous traversons sont magnifiques et la météo nous gâte !



La séance de snorkeling est superbe. Il y a peu d'espèces, à part quelques bébés truites sous les cailloux. Mais la visibilité est top et l'ambiance enchanteresse. La journée est tellement agréable que nous restons là jusqu'à la nuit tombée. Du coup, ce sera asado le midi et asado le soir. Pourquoi s'en priver ? 










Lundi balade en bord de mer. Le temps est resplendissant. La visibilité de l'eau dans le canal est complètement folle, nous faisant regretter de ne pas avoir pris le matos de snorkeling.
certaines plages sont recouvertes de coquilles vides. Elles dateraient de l'époque des Yamanas, grands consommateurs de fruits de mer. 









Les Yamanas amarraient leurs canoës à ces algues géantes lorsqu'ils pêchaient. 








Ce coin est situé au bord du quartier chic d'Ushuaia où il est possible d'apercevoir la diversité architecturale de la ville. Certaines maisons sont en tôle peinte, d'autres en bois et en pierres façon chalet. 


Après cette formidable journée, je me décide à rester une semaine de plus. J'ai toujours des fourmis dans le pied, je suis incapable de faire les randos exigeantes d'El Chalten et je me sens merveilleusement bien à Ushuaia... Mariano est aux anges et moi aussi !

Le soir, je participe au cours d'escalade qu'il donne à des enfants. C'est chouette, ils me posent plein de questions sur mon pays et mon voyage. Je fais un peu de grimpe même si mon pied me limite pas mal. J'en profite aussi pour regarder des filles qui s'entraînent au ruban. Venu du cirque, ce sport est très pratiqué en Argentine. Je dois d'ailleurs essayer demain. Nati qui l'enseigne et Flor m'ont invitée à leur cours. 

Le soir, dîner empanadas chez un ami. On y rencontre Vero, l'espagnole qui devait loger chez Mariano avant que je lui pique sa place en décidant de prolonger mon séjour. Nous poursuivons la soirée au Dublin pour ne pas changer les bonnes habitudes.
Mardi, Mariano travaille le matin, je glande. Nous devions partir plonger mais la météo n'est pas bonne. Du coup, c'est repos forcé et ce n'est pas plus mal, je suis fatiguée. 
Je retrouve de l'énergie au cours de ruban le soir. Je retourne un peu douze ans en arrière, lorsque je pratiquais la gymnastique. En effet, nous nous retrouvons à une quinzaine de filles dans un gymnase. L'échauffement comprend pas mal de yoga et de musculation puis nous passons aux choses sérieuses. Première étape, réussir à grimper au ruban. Nati m'explique la technique et je m'en sors comme un chef. Tout le monde hallucine. Il faut normalement deux trois séances pour y parvenir. J'ai visiblement quelques restes de mes années de gymnaste. Nati, super enthousiaste, me fait alors essayer quelques figures, pas trop haut pour commencer. J'en réussis 3 sur 4. Elle me supplie de revenir jeudi et de surtout de continuer ce sport à Genève. L'idée qui me plait beaucoup...







Nous récupérons ensuite Pauline, que j'ai rencontrée à Puerto Madryn, qui vient d'arriver à Ushuaïa et que Flor a gentiment accepté d'héberger. Nous dînons tous ensemble avec Juan, Fernando et Vero chez Mariano. La soirée se termine en musique avec Fer et Juan à la guitare. 



Mercredi. Journée calme. Mariano bosse. Je me repose. Je me motive quand même pour aller voir la mer. Je ne fais pas long, le temps se gâte et je constate que les fourmis de mon pied me gênent de plus en plus. Je suis inquiète. Je contacte donc Flor le soir pour lui demander son avis. Elle se démène et me dégotte un IRM pour vendredi. 


Jeudi. Nous retournons snorkeler en mer. Le froid et la nage me font du bien au dos et j'ai tellement adoré la première session. Il m'emmène dans son endroit préféré. Les algues sont encore plus impressionnantes et les espèces merveilleuses. Nous passons plus d'une heure dans l'eau puis pique-niquons sur la plage avec un bon maté pour nous réchauffer. Mariano revient une nouvelle fois avec des photos incroyables. En voici quelques-unes que vous pouvez retrouver avec bien d'autres sur la page Facebook "Beagle secretos del mar".








Le soir je retourne au cours de ruban. Je dois malheureusement constater que je suis fatiguée et que mon dos n'est pas en forme. J'en profite donc pour m'étirer et j'essaye juste quelques figures en double avec le mari de Nati. Pendant ce temps là, c'est soirée grimpe chez Mariano. Nous nous retrouvons ensuite tous ensemble au Dublin. Il fallait bien montrer l'endroit à Pauline...

La fin de semaine est à la fois calme et chargée d'émotions. L'IRM m'apprend que j'ai une discopathie. En gros, un de mes disques est complètement aplati. La chirurgie n'est à priori pas nécessaire mais je vais devoir faire attention toute ma vie. Avec de la patience (un traitement de six mois), de la musculation et beaucoup d'étirements, je devrais pouvoir pratiquer la majorité des sports qui me plaisent. Je suis tout de même sous le choc et heureusement que Mariano est là. Tellement déçue de terminer le voyage comme cela alors que tout se passait si bien. Et la peur de ne pas pouvoir réaliser tous mes rêves. Mais je relativise. Cela aurait été tellement pire si c'était arrivé au début du voyage. Et cela m'a permis de partager tous ces bons moments à Ushuaïa et d'y rencontrer des gens merveilleux.

À part ces mauvaises nouvelles, le week-end est rythmé par quelques événements. 
Le vendredi soir nous passons la soirée chez une amie colombienne de Flor. Encore un groupe de sportifs donc avant le dîner c'est accro yoga. Il y a même un ruban dans son salon !!

Samedi, il neige à gros flocons. Nous partons faire un tour en voiture pour admirer le paysage et jouer dans la neige. 




Puis les grimpeurs débarquent chez Mariano pour construire une autre plateforme sur son mur d'escalade. Ils installent des voies sur une partie de son plafond. Tous heureux comme des gosses, c'est génial à voir !
Certains restent en début de soirée. Je découvre au grand dam de "Peluca" (surnom d'Ariel, un très bon pote de Mariano à l'humour décoiffant) que j'ai de très bons restes de ping-pong. En revanche c'est une autre histoire pour le jeu de fléchettes. 

Dimanche, dernier jour à Ushuaia. Je passe une super belle journée avec Mariano. Nous essayons d'oublier demain. En fin de journée nous partons prendre un dernier mate au bord de la mer. Nous y retrouvons Andres et sa copine venus eux aussi prendre un maté. Quelle belle coïncidence. Nous partageons donc cette boisson chaude, à base d'herbe mate (d'où le nom), comme le veut la tradition: dans une tasse (souvent en bois) et à l'aide d'une sorte de paille en acier qui filtre et empêche l'herbe de passer. On boit chacun à son tour dans la même tasse. Une personne est en charge de remplir la tasse à chaque fois. Beaucoup d'Argentins se baladent donc avec tout l'attirail (dont un Thermos rempli d'eau, du coup) tous les jours. Les uruguayens sont apparement encore plus accros. Pour info, l'autre boisson locale qui est le Fernet (alcool italien à base d'herbe, décidément ils aiment ca...) et qui se boit avec du Coca se consomme également souvent dans un grand verre commun. 



Le soir Mariano m'organise un asado de départ. Ses potes, avec qui j'ai tant partagé ces dernières semaines, débarquent tous alors qu'ils ont été prévenus seulement deux heures plus tôt et qu'il est dimanche soir. J'hallucine ! Il pleut et il neige mais cela n'arrête personne ici. Nous passons une bonne partie de la soirée autour du barbecue. En fin de soirée, je retenté ma chance aux fléchettes et décroche le record de la flèche la plus éloignée de la cible... Il semble que je me débrouille mieux lorsque le challenge est lancé de jouer avec des lunettes de myope sur le nez. 
Que buena última noche en Ushuaïa. Gracias chicos !!!









Lundi, il faut bien partir. J'ai encore plein de choses chouettes qui m'attendent avant la fin de cette incroyable aventure. Je retrouve notamment ma maman dans deux jours et j'ai bien hâte. Mais j'avoue que je pars le cœur lourd. Ces dernières semaines ont tout simplement été magiques. Une cerise sur le gâteau de ce voyage déjà complètement fou. Le temps nous dictera la suite... 

Plein de bisous. 


3 commentaires:

  1. Merveilleux reçus... Beau et émouvant ... Très chouette Merci Camille ... Bisous à ta maman... !!!

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    1. Merci de toujours laisser un petit mot. Ça fait super plaisir. Bisous de toutes les deux.

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  2. Récits et pas reçus ...!!! 😜gros bisous.

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